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Bas les masques
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 3 mai 2021 10:50
- Écrit par Claude Séné
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Ce ne sera pas hélas pour tout de suite en ce qui concerne la lutte contre la pandémie. Mêmes vaccinés, les Français, comme la plupart des peuples susceptibles d’être contaminés, et pour une durée indéterminée, devront continuer à prendre des précautions pour éviter le retour de contraintes plus importantes. Non, ce sont des masques virtuels qui sont tombés pendant ce week-end où nous avons appris la fusion des listes présentées en région PACA par les Républicains et la République en marche. La liste emmenée par Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, n’avait en effet que très peu de chances de figurer honorablement au premier tour.
L’annonce de son désistement a été faite par le Premier ministre, ce qui démontre que l’accord local est le résultat d’une stratégie nationale, décidée au plus haut sommet de l’état, qui acte le constat d’une absence d’implantation du parti présidentiel, déjà démontrée par les élections municipales de 2020. Plutôt que de rester à la porte de l’exécutif régional, la REM se contentera d’un strapontin représentatif de sa faible influence. Officiellement, l’objectif est de faire « barrage » au Rassemblement national, crédité de bons sondages et emmené par Thierry Mariani, un transfuge des Républicains. Le but réel est d’embarrasser la droite traditionnelle qui aura bien du mal à justifier son opposition à Emmanuel Macron pour les présidentielles après cet accord. Elle prend ainsi le risque de laisser le champ libre au RN, car la gauche ne compte pas lui faire de cadeau comme aux précédentes régionales de 2015 qui avaient permis l’élection de Christian Estrosi ou Xavier Bertrand en 2015. Le fameux « front républicain » semble avoir vécu.
Si l’on comprend bien l’intérêt de Macron à semer la zizanie dans la famille recomposée de la droite, on voit moins en quoi cette alliance va profiter au parti les Républicains qui pourrait céder son droit d’aînesse pour un plat de lentilles. Renaud Muselier, président sortant à la faveur de la démission de Christian Estrosi en 2017, avait de bonnes chances d’être réélu, quitte à bénéficier du soutien LREM au second tour, sans rien leur devoir. C’est d’ailleurs ce que Christian Jacob, patron du parti LR, lui a signifié en lui retirant l’investiture. Mais le mal est fait. L’image des partis politiques n’en sortira pas grandie, qui apparaitront comme incapables de réguler les appétits et les ambitions des uns et des autres, laissant les rivalités personnelles l’emporter sur les projets collectifs. À force de jouer avec le feu, la droite pourrait bien s’y brûler, y compris au travers de son avatar Emmanuel Macron, dont le masque ne cache plus la nature réelle, en laissant le Rassemblement national accéder au pouvoir régional, ce qui serait déjà très grave, mais aussi national, ce qui serait une catastrophe absolue, malheureusement devenue possible, en l’absence d’une alternative de gauche crédible.