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Paul Bismuth, Trump et le complot
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 23 novembre 2020 10:25
- Écrit par Claude Séné
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Il existe des similitudes entre les « affaires » que traîne derrière lui l’ancien chef de l’état Nicolas Sarkozy depuis qu’il est redevenu un justiciable comme les autres, et les soi-disant fraudes électorales imputées aux démocrates américains par Donald Trump, et c’est une forme de raisonnement volontairement biaisé. Le milliardaire américain, sentant venir sa fin prochaine, avait abreuvé l’opinion de prédictions inventées de toutes pièces, selon lesquelles seule la fraude pourrait expliquer une victoire apparente de son adversaire.
Une forme de pari où il ne risquait rien. Soit il gagnait « à la régulière », et son pronostic tombait dans les oubliettes, soit il perdait comme ce fut le cas et il pouvait brandir la « preuve » d’une manipulation du scrutin. Nicolas Sarkozy essaie de tenir un discours analogue, en retournant en sa faveur les accusations dont il fait l’objet, et qui seraient la preuve de son innocence. Je m’explique. Plus il traîne de casseroles, plus il prétend qu’elles sont dues à de la malveillance à son encontre, et donc sans fondement. De côté-là, il est servi avec une dizaine d’affaires, jugées ou en cours concernant son activité comme président de la République ou dans la vie politique en général. Il a déjà bénéficié de non-lieux dans certains procès, comme celui d’abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt, ce qui ne vaut pas certificat d’innocence pour toute sa carrière. Il essaie également de tirer parti de la providentielle volte-face de Ziad Takkiedine dans l’affaire des valises libyennes pour le financement de sa campagne, et c’est de bonne guerre.
Mais celui qui se faisait appeler Paul Bismuth pour s’entretenir avec son avocat sur de possibles trafics d’influence ne peut pas arguer de ses démêlés judiciaires pour s’exonérer de toutes ses responsabilités tant qu’elles ne sont pas dûment jugées. Ce n’est pas parce que les pratiques de l’homme politique ont suscité tant de polémiques et mis tant de loups à ses trousses, qu’il peut se présenter aussi innocent que l’agneau qui vient de naître. Si la présomption d’innocence vaut pour le cours de la justice, et c’est tant mieux, l’accumulation de présomptions graves et concordantes supposant des malversations directes ou indirectes de l’ancien président finit par faire désordre aux yeux de l’opinion. Toute la stratégie de Nicols Sarkozy, comme celle de Donald Trump, vise à mettre tous les faits, réels ou imaginaires, sur le même plan. Certains penseront qu’il est corrompu, d’autres non, c’est là affaire de goût, ou d’affinités. On peut apprécier la vérité, les faits établis et prouvés, mais on peut aussi préférer une autre vérité, alternative, le monde tel qu’il devrait être et non comme il est réellement. On peut espérer qu’au bout du compte, en France comme aux États-Unis, le bon sens et le droit l’emporteront.