Simone et Yves
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 21 juin 2020 10:31
- Écrit par L'invitée du dimanche
Ces deux-là ont des points communs avec Elsa et Louis, je vous laisse les trouver…
C’est un des couples les plus célèbres, les plus légendaires du cinéma français, à la fois pour leur amour, pour leur talent et bien sûr pour leur implication dans des combats politiques ou sociaux de leur époque. Ils ont laissé l’un et l’autre suffisamment de traces au cinéma et dans la chanson pour que, presque 30 ans après leur disparition, il soit presque superflu de les présenter.
Ivo Livi, fils d’immigrés italiens, et Simone, fille d’un traducteur juif d’origine polonaise, se sont rencontrés à Saint-Paul-de-Vence en 1949 dans un café « la colombe d’or », un seul regard a suffi et ce fut l’embrasement immédiat.
Simone, mariée à Yves Allégret et mère d’une petite fille, quitta son mari du jour au lendemain, sa fille dans les bras, pour aller vivre avec Yves Montand (qu’elle appellera toujours Montand). Ils se sont mariés en 1951, leur voyage durera 36 ans jusqu’à la mort de Simone ! Amoureuse comme une adolescente, toute sa vie, sa passion pour son amour ne s’est jamais relâchée, elle disait « je suis la première groupie de Montand ». Elle ne supportait aucune critique, aucune réserve à l’encontre de son mari, quiconque se permettait d’en faire était éliminé du cercle des intimes. Ces intimes c’étaient Beauvoir, Sartre, Reggiani, Pierre Brasseur, Buñuel, qui se retrouvent tous à la maison d’Autheuil–Authouillet en Normandie.
Des réserves on pouvait en faire, car Montand était un séducteur invétéré, il avait des dizaines de liaisons, toutes éphémères… Simone en souffre, mais son attachement reste intact, même en 1960 où elle a eu très peur, après la liaison d’Yves avec Marilyn Monroe, à laquelle il met fin, désireux de conserver sa relation avec Simone dont il dit « c’est une femme exceptionnelle, je ne peux pas vivre sans elle ». La fêlure restera présente chez cette amoureuse, qui défendra son amour en disant « vous en connaissez beaucoup des hommes qui auraient résisté à Marylin ? ». En 1982, Montand rencontre Carole Amiel, mais il restera marié avec Simone jusqu’à son décès en 1985. Assumant ses rides, son empâtement, elle trouve des béquilles dans l’écriture, l’alcool, le tabac… elle accepte un dernier rôle, Madame Rosa, vieille femme malade dans « la vie devant soi ». Montand dira : « c’est facile d’être l’amant de Casque d’or, il faut beaucoup d’amour pour rester avec Madame Rosa ».
Dans le même bateau, de la signature à l’appel de Stockholm au manifeste des 121, Signoret, politisée bien avant sa rencontre avec Montand, s’engage avec lui aux côtés du parti communiste sans en prendre la carte, ce qui leur vaudra le droit d’être espionnés par les RG pendant plus de 30 ans, d’être interdits de radio ou de télévision et d’être persona non grata aux USA jusqu’en 1959. La désillusion viendra avec l’envahissement des chars soviétiques en 56, et malgré cette prise de distance Montand donnera suite à sa tournée dans les pays de l’Est en 1957… Simone l’accompagne par solidarité, elle restera toute sa vie attachée à un socialisme humaniste, mais Montand, lui, prendra un virage prônant un capitalisme libéral qui le conduira à se présenter aux élections présidentielles en 1988 !
La mort les a réunis au Père-Lachaise en 1991. Elsa, Simone, deux amoureuses au service de leur grand homme !!!
L’invitée du dimanche
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