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La France a peur
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 10 février 2025 10:47
- Écrit par Claude Séné
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Parmi tous les crimes engendrés par la folie des hommes, ceux qui touchent les enfants sont particulièrement horribles et suscitent des réactions émotionnelles parmi les plus fortes. En 1976, c’est par cette phrase restée célèbre que le présentateur de l’époque, Roger Gicquel, entamait le journal télévisé de la première chaîne, d’un ton grave, renforçant au passage le climat anxiogène qu’il prétendait dénoncer. Près de 50 ans plus tard, la découverte du corps de la petite fille de 11 ans dans un bois à proximité de son domicile relance ce sentiment confus d’inquiétude auquel Roger Gicquel faisait allusion, après le meurtre du petit Philippe Bertrand, âgé de 7 ans, enlevé par Patrick Henry dans le but d’extorquer une rançon à ses parents.
Comme à l’époque, la population dans son ensemble s’est sentie solidaire de la famille de la jeune Louise, âgée de 11 ans, sauvagement assassinée au retour de son collège. Comme l’a dit une personne dans un micro-trottoir, « cela aurait pu être ma fille », ou, « en tant que maman, je comprends la détresse de la famille ». Non seulement les parents et les enfants du quartier et jusqu’à l’autre bout de la France ont pu s’identifier à la victime, mais ils peuvent légitimement se sentir en insécurité, dans la mesure où pour l’instant, aucun suspect n’a pu être identifié et encore moins arrêté. On se rend compte dans ces circonstances dramatiques que la généralisation des caméras de surveillance dans la plupart des grandes villes ne permet pas de dissuader les actes de violence sous toutes leurs formes. Tout au plus peut-on espérer faire progresser les enquêtes plus rapidement, ce qui ne s’est pas vérifié dans le cas d’espèce, puisque les deux personnes apparaissant sur une vidéo de surveillance ont été mises hors de cause, non sans que des fuites aient malencontreusement révélé leur identité. Que peut-on faire, hormis de mettre des moyens d’enquête supplémentaires ? Ou organiser une écoute psychologique localement pour aider ceux qui en auraient besoin ?
Comme au bon vieux temps de l’ancien président Sarkozy, revenu au premier plan pour de mauvaises raisons, faut-il revenir au slogan : « un fait-divers, une loi » ? C’est ce que j’ai cru comprendre entre les lignes d’une déclaration d’un ancien policier, expert en maintien de l’ordre public, qui préconise le recours à des milices privées pour seconder les forces de l’ordre traditionnelles qui ont déjà du mal à assurer les tâches régaliennes qui leur sont confiées. Alors oui, si la réponse à une insécurité croissante consiste à essayer de mettre un policier derrière chaque écolier, ou chaque citoyen, alors j’ai peur, et la France devrait également se garder de basculer dans une dérive autoritaire et une surveillance permanente, rendue possible par les progrès technologiques.