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La crise ? Quelle crise ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 11 février 2025 10:55
- Écrit par Claude Séné
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Au moment où les fonctionnaires de Bercy triment sang et eau pour trouver les moyens techniques d’honorer les engagements et de satisfaire en partie les opposants au gouvernement pour obtenir leur abstention lors des votes des motions de censure successives, le président de la République qui vole très au-dessus de la mêlée, a annoncé au cours du sommet de l’Intelligence artificielle qui se déroule au Grand Palais à Paris un plan d’investissement colossal de 109 milliards d’euros. Ce qui est cinq fois moins que le budget dédié au même secteur par les États-Unis, mais est très comparable à l’investissement de la Chine, qui a déjà dépensé 95 milliards entre 2013 et 2022 pour développer son propre modèle d’IA, appelé Deep Seek.
Naturellement, cet argent ne sort pas exclusivement des caisses de l’état en France. Il provient pour partie non négligeable de fonds d’investissement publics ou privés, et les perspectives à moyen et long terme font espérer des retours sur investissement très profitables. À eux seuls, les Émirats arabes unis ont promis de financer la construction d’un centre de données d’une puissance d’un gigawatt, la production d’un réacteur nucléaire, ce qui pose d’autres problèmes, sur lesquels il faudra bien s’interroger également. Argent public ou privé, cette capacité à mobiliser des moyens financiers en cas de besoin relativise grandement les argumentations catastrophistes des gouvernements et du Président, utilisés pour justifier une politique profondément inégalitaire. Au moment de la pandémie mondiale du Covid 19, l’état a dépensé sans compter avec la politique du « quoi qu’il en coûte » et sans se soucier de l’héritage de la dette léguée à nos enfants, nos petits-enfants et l’ensemble des générations futures. Un argument qui nous est à présent opposé pour refuser les nécessaires améliorations des services publics, pour ne citer qu’eux.
De la même façon, Emmanuel Macron a tenté de calmer la colère des Gilets jaunes ou des agriculteurs à coups de concessions partielles, accréditant l’idée qu’en France il faut friser la révolution pour être écouté et pris au sérieux par les sphères dirigeantes. Comme on peut le constater, les questions qui ne sont pas réglées reviennent systématiquement et elles ont tendance à parasiter tout discours officiel et à souffrir du manque général de crédibilité des dirigeants. Pour revenir à l’Intelligence artificielle, que certains auraient tendance à prendre pour un avatar de la bêtise naturelle, c’est un secteur très prometteur, dans lequel notre pays n’est pas si distancé qu’il ne puisse jouer un rôle en participant à son développement. Ce sommet de Paris m’a fait penser à la formule de Coluche à propos du doyen de la faculté, dont il disait : « c’était un mec, il nous vendait de l’intelligence, il n’avait pas un échantillon sur lui ! »