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Petits calculs entre faux amis
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 28 janvier 2020 10:22
- Écrit par Claude Séné
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On peut être un génie en Mathématiques et ne rien comprendre à l’Arithmétique électorale. Cédric Villani a décidé contre vents et Macron de s’accrocher à sa candidature à la mairie de Paris, malgré les sondages qui ne le créditent que de 10 % des intentions de vote. Ce faisant, il saborde le peu de chances qui restaient à son petit camarade de parti, avec lequel il semble n’avoir aucune envie de passer des vacances et partager encore moins d’affinités électives. J’imagine que dans le camp de la maire sortante on boit du petit lait, bien que rien ne soit encore gagné.
Moi-même je ne peux que me réjouir de l’échec annoncé de Benjamin Griveaux, qui se trouve de surcroit obligé de continuer à faire bonne figure à son rival, dans l’espoir qu’il finira par revenir à la raison, et au bercail, ou du moins ses électeurs, si tant est qu’ils aient quelque chose de commun avec les siens. En toute hypothèse, il serait hasardeux de comptabiliser le score de la République en marche à Paris par addition des votes en faveur de l’un et de l’autre de ses représentants. Ils illustrent en effet la limite de ces attelages insolites provoqués par l’éclatement des partis traditionnels à l’occasion des présidentielles et de ses conséquences législatives. Le parti présidentiel s’est considérablement droitisé, au point de ne plus être soutenu que par des sympathisants de l’ordre établi dont ils se considèrent à tort ou à raison comme bénéficiaires. Le pouvoir a totalement cessé de donner des gages à une gauche qu’il considère comme moribonde, mais qu’il a enterrée un peu vite.
Les municipales ont un statut à part, du fait qu’elles désignent des personnes plus que des lignes politiques. D’autre part, les élections intermédiaires desservent généralement le pouvoir en place, mais les sortants, à moins d’avoir focalisé un mécontentement local, bénéficient d’une « prime ». Tous ces éléments conjugués n’annoncent rien de bon à la majorité macronienne, qui s’apprête à soutenir tout le monde et n’importe qui, du moment qu’elle puisse se targuer d’un succès. C’est donc d’autant plus rageant de voir ses maigres chances gaspillées par des luttes fratricides. Cette galère est pourtant à mettre au passif du président, qui a imposé la candidature de son ami Griveaux à la commission d’investiture de son parti, bien qu’il souffre d’un déficit criant d’image dans la capitale. La plupart des Parisiens ne le connaissent pas, et ceux qui en ont entendu parler ne l’apprécient pas où ont démasqué un faux gentil tenant des propos désagréables en privé, ne cherchant que son intérêt personnel. Cédric Villani, lui, est sans doute un peu barré, voire totalement à l’Ouest, mais il semble sincère.