Du nouveau à l’Est

Dans la famille Corona, je demande le virus. Beaucoup moins sympathique a priori que la marque de bière préférée de l’ancien président Chirac, ou du format de cigare le plus populaire, ni trop gros, ni trop petit, le virus nCoV 2019 présente une forme circulaire à l’examen microscopique, comme celui du plus connu de ses prédécesseurs, celui du SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) qui a fait des centaines de morts en 2002 et 2003. Dans les deux cas, le péril est venu de la Chine, et je vous épargne les jeux de mots sur la couleur jaune ou l’empire du Milieu.

Ce qui est en cause, pour nous, c’est l’attitude à avoir vis-à-vis des voyageurs en provenance de la province de Wuhan, dans un premier temps, et d’autres régions touchées par l’épidémie, ensuite. Un bon point pour le gouvernement, on ne nous a pas fait le coup du nuage toxique qui épargnerait notre pays. Les autorités reconnaissent que les risques de contamination existent et les consignes diffusées aux porteurs potentiels me semblent raisonnables : ne pas se rendre chez son médecin ni aux urgences, au risque de disséminer l’infection éventuelle, mais se signaler au centre 15 pour obtenir une évaluation de son cas personnel et être pris en charge et isolé si nécessaire, sont des mesures devant être efficaces. Malheureusement, comme il est de tradition dans notre pays, le ministère de la Santé n’a pas pris en compte les réactions irrationnelles inévitables quand il s’agit de sujets aussi sensibles. Les Français de retour de Chine ces jours derniers se sont étonnés et même émus de n’avoir subi aucun contrôle de leur température par exemple. De la même façon qu’ils ont semblé regretter l’absence de tout filtrage coercitif, les seuls échanges sur l’épidémie avec le personnel médical présent dans les aéroports étant basés sur le volontariat et le conseil.

Nous sommes décidément un peuple plein de contradictions. Nous sommes prêts à protester à la première ingérence dans nos libertés individuelles, et nous avons bien raison, mais nous reprochons en même temps à l’état de ne pas nous contraindre à des examens d’une efficacité toute relative. La surveillance de la courbe de température dans un milieu hospitalier coûterait une fortune, sans garantie d’un résultat meilleur que de le faire chez soi. Si l’état avait décidé de mettre en observation tous les passagers en provenance de Chine, ils auraient certes été rassurés, mais certains auraient probablement protesté contre des mesures coercitives et pénalisantes. Sans oublier le risque de panique et l’éventualité d’achats de précaution, à l’image de la pénurie actuelle de masques de protection, qui pourrait s’étendre aux produits de première nécessité. Mais la psychologie n’a jamais été le fort des technocrates.

Commentaires  

#1 jacotte86 27-01-2020 12:12
t'es du coté du lion?
Citer