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Avez-vous du nez ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 26 janvier 2020 10:14
- Écrit par L'invitée du dimanche
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Au sens propre comme au sens figuré… quel rapport avez-vous avec cet appendice organe de l’olfaction, que Cyrano décrit dans sa célèbre tirade ! « C’est un roc, c’est un pic, c’est un cap, que dis-je, c’est une péninsule… » ou celui de Cléopâtre dont Pascal disait « s’il avait été plus court, la face du monde en aurait été changée » ?
Moi je n’ai jamais aimé le mien parce qu’il me rappelait celui, énorme, de mon père et aussi parce que dans mon enfance on m’a souvent menacé de me l’amputer si je continuais à y mettre les doigts, cela contribuait à me le rendre dangereux.
J’ai pris ma revanche en ayant un odorat très développé, ce qui est à la fois un avantage et un inconvénient, compte tenu que nous sommes entourés d’odeurs plus ou moins agréables.
C’est un sens qui participe à nous faire percevoir des milliards d’odeurs, ancrées dans la mémoire au point de s’en souvenir longtemps après leur réalité, ce sont des odeurs fantômes qui peuvent aller jusqu’à nous faire éprouver du dégoût.
Il est indispensable pour le développement du goût, cet autre sens important dans notre vie, la majeure partie de l’information du goût d’un aliment est donnée par son odeur. Ce qui explique que quand on est enrhumé on trouve que les aliments n’ont pas de goût.
L’odorat est une sentinelle de la vie, c’est l’expression directe d’une partie du cerveau exposé à l’environnement extérieur.
Les récentes recherches biologiques trouvent une corrélation entre développement de la vieillesse et diminution de l’odorat. En effet, les neurones olfactifs ont une vie très courte, l’organisme doit les remplacer en permanence. Quand le corps perd la capacité ou les ressources pour entretenir ses neurones, les premières victimes sont ceux de la sphère olfactive. La diminution de l’odorat serait donc le premier indice perceptible d’un organisme se trouvant dans l’incapacité de se réparer…
Certains individus qu’on appelle des « nez » bénéficient d’une extrême sensibilité de ce sens*, et à l’inverse d’autres en perdent l’usage ce qui peut être considéré comme un handicap.
C’est l’anosmie, qui peut avoir des origines diverses, soit organiques, origine rhinosinusienne par exemple, soit congénitales, mais très souvent aucune cause n’est identifiée, ce qui rend difficile son traitement.
Cette anomalie peut générer des sentiments d’insécurité, n’ayant aucune perception de sa propre odeur corporelle, on peut être dans l’incertitude de savoir si l’on incommode ou non son entourage… en plus, on perd un système d’alarme, ce qui est à l’origine de problèmes d’accidents domestiques fréquents ou autres !
L’organe responsable de ces différences de perception, le nez, cet appendice précieux qui va jusqu’à nous faire reconnaître une identité, on parle du nez juif, du nez grec, du nez africain qui peut être épaté, aquilin, busqué… trouve une place imagée, dans les expressions courantes : avoir le nez long, manquer de nez, avoir quelqu’un dans le nez, tirer les vers du nez, se casser le nez, mener quelqu’un par le bout du nez, ou encore ce qui j’espère ne sera pas votre cas en lisant mon billet… piquer du nez !
L’invitée du dimanche
*relire « le parfum » de Süskind vaut tous les discours…