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Le crime ne paye pas
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 31 décembre 2019 10:24
- Écrit par Claude Séné
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Pour ce dernier billet de l’année 2019, j’ai choisi un sujet très emblématique de notre époque moderne qui a vu déferler la vague de la libération de la parole avec le mouvement « me too », ou « balance ton porc ». Grâce au courage des victimes, la voie a été ouverte à la dénonciation de situations d’abus inadmissibles, qui remontent souvent à une période que l’on voudrait révolue. La dernière en date concerne le témoignage d’une femme aujourd’hui installée dans la vie, qui raconte son « expérience » avec un homme de 50 ans alors qu’elle n’avait que 14 ans.
Son récit s’appelle « le consentement », ce qui résume bien la façon dont la société posait la question jusqu’à un passé récent. Mais la célèbre formule « entre adultes consentants » perd tout sens lorsqu’il s’agit d’une relation entre un adulte et un enfant. Le consentement ne saurait suffire. Évidemment que celui ou celle qui se trouve sous l’emprise d’un adulte, surtout si celui-ci détient le prestige d’un statut social éminent, peut être flatté de l’attention qui lui est portée. Son consentement est tout sauf éclairé. C’est bien la raison qui justifie l’existence de lois protégeant les mineurs. Ce qui est sidérant dans l’affaire Gabriel Matzneff, c’est que le délit était constitué, et de notoriété publique, sans que cela semble choquer le moins du monde l’intelligentsia parisienne. Pire encore, l’auteur des faits se servait de cette « matière » pour publier des livres où il faisait l’apologie de ce qu’il faut bien appeler de la pédophilie, même si elle est parfois déguisée en pédérastie, en référence à la société de la Grèce antique.
J’avoue que je n’ai gardé aucun souvenir précis de cet écrivain, qui a cependant obtenu des prix littéraires, mais les archives sont sans pitié, qui ont gardé la trace de son passage à l’émission de Bernard Pivot, Apostrophes, qui regrette aujourd’hui d’avoir laissé passer un discours défendant l’attirance de l’auteur pour les très jeunes adolescents et adolescentes. Seule Denise Bombardier aura eu l’attitude juste sur le plateau en dénonçant un discours et des actes inadmissibles. D’autres intellectuels, et non des moindres, ont soutenu à cette époque Gabriel Matzneff. Cet homme, âgé à présent de 83 ans, persiste et signe, se proclamant victime d’une « injustice » et continuant à revendiquer son droit à ces relations contraires à la loi et à la morale au nom de l’amour. Ce qui peut être réconfortant, c’est qu’il n’a pas tiré de ce fonds de commerce répugnant des revenus pérennes. En effet, il occupe un logement « social » de la ville de Paris qui a fait savoir qu’il était indélogeable, en raison de son âge, supérieur à 65 ans, et de ses ressources, inférieures au plafond exigé.