![](/images/breton_assis.png)
Haro sur le vapotage
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 7 septembre 2019 10:04
- Écrit par Claude Séné
![](/images/breton_assis.png)
Pour des raisons qui échappent au bon sens, ou qui ne seraient que trop claires, les autorités sanitaires et à leur suite des médias friands de sensationnel ont émis les plus vives réserves sur le vapotage dès sa commercialisation. Des scientifiques, et non des moindres, ont attiré l’attention sur des risques encourus par la population et en particulier les jeunes, en inhalant des substances dont l’effet pouvait ne pas être bon pour la santé. Ils pensaient qu’il y avait un risque de rentrer dans le tabagisme par ce moyen, s’il était présenté trop favorablement.
Je veux bien entendre cet argument. La cigarette électronique est conçue comme un palliatif au tabagisme et un moyen de diminuer et si possible arrêter la consommation de tabac. Il n’est pas question de recommander à des non-fumeurs de commencer leur carrière de fumeur par une porte d’entrée préparant l’organisme à demander sa ration de nicotine, bien entendu. Cependant, la campagne de dénigrement de cet ersatz de cigarette a franchi récemment un palier après des études qui nous viennent des États-Unis, le pays qui concentre le plus grand nombre de cigarettiers, évidemment hostiles à tout ce qui peut faire baisser la consommation et donc le chiffre d’affaires lié au tabac. Retenez bien ce terme, « lié à », il va nous être utile pour comprendre la subtilité de certains arguments dans un pays procédurier au possible.
Qui veut noyer son chien, vous connaissez la suite. Il y aurait donc, notez le conditionnel, trois décès « liés au vapotage » en quelques mois, ainsi que 451 cas de maladies « liées à la cigarette électronique » aux États-Unis. En bon français, cela veut dire que les personnes concernées vapotent ou ont vapoté, mais cela ne signifie pas que l’on a pu établir un lien de causalité entre leur maladie et leur pratique du vapotage. Des hypothèses existent et il est utile de les vérifier, comme la possible incrimination d’un additif à la vitamine E. Quoi qu’il en soit, les effets éventuels de la cigarette électronique sont très loin d’atteindre ou même d’approcher les méfaits dus au fléau avéré que constitue le tabagisme, la consommation de tabac par les moyens traditionnels. On évalue à près de 80 000 le nombre de morts dus au tabac en France sur la seule année 2015, dont un peu plus de la moitié par le cancer, et plus de 600 000 malades sur la même année. Des études ont prouvé la mauvaise foi des fabricants de cigarettes qui ont tout fait pour minimiser ces chiffres et empêcher leur mise à la connaissance du public en publiant des enquêtes truquées visant à démontrer l’innocuité de leurs produits. Ces informations seraient-elles liées ?
Commentaires