Débattons…

Dans les trous ! Oui, le grand débat national sur lequel Macron compte pour désamorcer la crise des gilets jaunes pourra se dérouler partout, y compris dans les « trous », ces petits villages ruraux qui font le charme de notre beau pays. Si vous voulez inviter vos amis et connaissances à discuter dans votre cuisine pour décider de l’avenir de la France, entre boites Tupperware et robot Thermomix, il vous suffira de demander un kit d’accompagnement et vous engager à ne pas détricoter les mesures déjà prises par le gouvernement. Il ne faut quand même pas exagérer.

Prenons l’ISF par exemple. Aie ! C’est un mauvais exemple. Inutile de demander leur avis aux Français. D’abord, parce qu’on le connaît déjà. Un sondage très récent indique que 77 % des personnes interrogées sont favorables à son rétablissement, et pire encore, ou mieux, c’est selon, 61 % des sympathisants de la République en marche, le parti du Président. De toute façon, Emmanuel Macron a déjà prévenu : ce sera niet ! Vous avez le droit, et même le devoir, de débattre, mais il faut le faire là où l’on vous dit de faire, et le dernier mot reviendra au président, qui décidera de tout, comme avant. Même ses ministres les plus influents comme Bruno Le Maire sont incapables de tenir une position par exemple sur la suppression totale de la taxe d’habitation, tant que le chef n’a pas parlé.

À quoi va donc servir ce débat ? À connaître l’opinion des Français ? La religion de Macron doit être faite depuis le temps qu’il entend la grogne des manifestants et qu’il constate que le soutien populaire faiblit à peine. Mais le plus important c’est ce que le pouvoir compte faire du constat qui ressortira de ce sondage grandeur nature. Tout porte à croire qu’il maintiendra ses orientations et qu’il compte sur un effet psychologique pour se donner une image participative, comme dans la campagne présidentielle. On a vu ce qu’il en advenait après l’élection. Moins d’un Français sur deux pense que le gouvernement tiendra compte des avis exprimés dans le débat, et ils ne sont que 41 % à envisager d’y participer, ce qui est, à mon avis, plus que ce qui se passera en réalité, au vu de l’improvisation et l’impréparation, à moins d’une semaine de la date prévue. Seuls les maires des communes rurales semblent s’être saisis de la question et vouloir faire remonter les doléances de leurs administrés. Le clou de la cacophonie sur le sujet c’est la démission de Chantal Jouanno, qui résonne comme un aveu d’échec, et qui conserve, contre toute logique, le salaire qui l’a poussée vers la sortie.

Commentaires  

#1 jacotte86 10-01-2019 10:48
et si c'était desbatons"pour le battre...
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