Ne tirez pas !

Par honnêteté intellectuelle, et pour faire suite à des commentaires concernant mon billet d’hier, je me dois de préciser que je n’ai bénéficié d’aucune information et encore moins de confidences de la part du ministre de la Transition écologique avant l’annonce surprise de son départ attendu. Je n’ai pas davantage eu recours à la boule de cristal, ni aux augures, ces oiseaux de passage, ou aux haruspices qui lisent l’avenir dans les entrailles des poulets. Non, comme tout le monde, j’ai entendu à la radio Nicolas Hulot donner sa démission sans tambour ni trompette.

Voici donc aujourd’hui la chronique à laquelle vous avez échappé hier, et vous allez voir qu’elles ne sont pas sans rapport l’une avec l’autre. Quand Monsieur Macron m’a demandé de faire un geste à l’égard des malheureuses victimes de l’injuste impôt sur la fortune, avec ma générosité habituelle, je n’ai guère tergiversé, dans la mesure où l’on ne me laissait pas vraiment le choix, et je me suis acquitté consciencieusement de mon augmentation de CSG. D’autant plus que le camelot, acteur de ce jeu de bonneteau, le président en personne, m’a bien expliqué que c’était une sorte d’emprunt et qu’il me rendrait mon argent, tôt ou tard, mais plutôt tard, sous forme de baisse de ma taxe d’habitation. Bon, me suis-je dit, s’il faut faire un petit geste pour ces pauvres riches, prenons ça comme le denier du culte : un mal nécessaire. Alors si je suis prêt à financer les patrimoines hérités à la sueur de leur front par les gros propriétaires fonciers, je me vois mal refuser une petite gâterie aux chasseurs, encore plus à plaindre, contraints de débourser une fortune pour avoir le droit de massacrer trois malheureux pigeons et un maigre faisan de l’année, à peine sorti du charnier natal, et obligé de demander son chemin aux automobilistes qui l’évitent à grand-peine.

Vous me connaissez. Je ne peux pas dire non quand c’est demandé poliment. Surtout si le quémandeur porte un fusil. Un accident est si vite arrivé. Alors c’est de bon cœur que je vais payer aussi la moitié du permis de chasse. Vous n’avez qu’à le prendre sur le reliquat de ce que j’ai déjà versé. De toute façon, les oiseaux, il y en a déjà trop, et il faut savoir ce qu’on veut. Si vous préférez que ces braves chasseurs fassent un carton sur les immigrés, dont il y a pléthore également, c’est votre problème, mais ça sera sans moi, qui tiens surtout à ne pas être confondu avec une gallinette cendrée par une des rares brebis galeuses autorisées à porter un fusil. La leçon vaut bien un ministre, sans doute.

Commentaires  

#1 jacotte 86 29-08-2018 11:25
on n'est pas si loin que cela del chasse violente aux immigrés il suffit de voir ce qui ce passe dans l'ex ville Karl-Marx-Stadt en Allemagne... tout un programme et un symbole de la folie où l'humanité risque de sombrer!!!!
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