C’est quoi ce petit boulot ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 30 août 2018 10:16
- Écrit par Claude Séné
Urgent. Cause démission, recherche ministre de l’Environnement. Aucune connaissance préalable requise. Débutant accepté. Dans le cadre de votre mission, vous pourrez être amené à voyager, mais votre lieu de travail sera essentiellement à Paris (France). Vous vous engagerez à vous rendre disponible une fois par semaine, généralement le mercredi, et chaque fois que le président directeur général aura besoin de vous. Un excellent système digestif serait un plus appréciable. Il n’est pas nécessaire d’avoir des compétences dans le domaine environnemental, ni même de croire à la transition écologique, l’adaptabilité sera votre qualité principale. Faire acte de candidature auprès du « diabloguiste », qui transmettra.
Contrairement aux apparences, ça ne devrait pas se bousculer pour répondre à cette annonce d’offre d’emploi. C’est un peu la quadrature du cercle pour succéder à Nicolas Hulot. Il faut quelqu’un de suffisamment connu pour ne pas donner l’impression d’avoir récupéré un laissé-pour-compte, mais qui ne fasse pas d’histoire et ne s’occupe surtout pas d’environnement. Vous pouvez oublier tout de suite Jean-Louis Borloo, par exemple, qui vous demande des milliards pour un simple rapport. C’est simple, on n’a plus de sous, et encore moins pour l’écologie, naturellement. Donc, pas de forte tête, et si possible, pas de convictions non plus, sources de conflits potentiels. Il nous faut un ministre qui ne se dispute pas avec le ministre de l’Agriculture pour une banale histoire d’engrais chimiques et de produits phytosanitaires. S’il pouvait sympathiser avec les dirigeants de la FNSEA et le lobby des chasseurs, ce serait évidemment l’idéal. Exit donc Daniel Cohn-Bendit, qui a pourtant fait de louables efforts en direction du libéralisme. Alors il reste les politiques purs et durs, prêts à tout pour un maroquin, comme Ségolène Royal ou Alain Juppé, mais il faut se méfier des concurrents potentiels à qui il vaut mieux ne pas donner trop de pouvoir et d’importance, comme François Hollande en a fait l’amère expérience en réchauffant la vipère Macron en son sein.
Il reste alors le vivier inépuisable des partis écologistes qui comptent plus de candidats que de militants dans leurs rangs, comme on peut le vérifier à chaque primaire en vue des présidentielles. Là, on n’a que l’embarras du choix. Depuis la vieille garde comme Jean-Luc Benamias ou Noël Mamère, jusqu’aux jeunes pousses comme Yannick Jadot ou Julien Bayou, en passant par les ralliés récents comme François de Rugy ou Barbara Pompili, c’est l’embouteillage, mais qui les connait ? Enfin, dans la catégorie des personnalités incontestées, il y aurait Pierre Rabhi, et son mouvement des colibris, mais il refuserait et serait dans le cas contraire totalement ingérable. Laisser le poste vacant serait au fond plus clair pour un pouvoir qui se moque totalement de l’environnement.
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