Des orfèvres en la matière

Qui donc ? Mais les policiers de la brigade de recherche et d’intervention du 36 sur le quai du même nom, qui sont accusés de viol en réunion par une touriste canadienne en 2014 et qui font l’objet d’un non-lieu général de la juge d’instruction chargée de l’affaire. Comme il arrive très souvent dans les affaires de viol, au bout du compte, c’est parole contre parole et la partie n’est pas égale entre la victime, déstabilisée et mise en état d’infériorité, et les auteurs supposés, qui bénéficient d’une présomption d’innocence accrue par leur fonction et leur assermentation.

Vous pouvez répéter la question ?

En matière de sondages, bien souvent, ce n’est pas la réponse qui est la plus intéressante, mais la question. J’en veux pour preuve une récente enquête d’opinion sur les élections présidentielles de 2017. Contrairement à l’habitude, l’institut de sondage n’a pas demandé pour quel candidat les personnes interrogées avaient l’intention de voter, mais celui dont elles ne souhaiteraient « en aucun cas » l’élection. Nuance de taille, et qui ne préjuge en rien des résultats de la consultation. L’étude a été réalisée par l’IFOP pour le compte du site Atlantico, dont on connait les sympathies pour l’opposition.

Bon sang

Mais c’est bien sûr ! j’avais à peine terminé de vous faire part de mes modestes réflexions sur le putsch avorté en Turquie, que je tombe sur un résumé d’article à propos du fait que les avions américains avaient cessé de survoler le territoire pour ne pas risquer la moindre bavure. Bon, tout ça parait logique, mais d’un seul coup, je sursaute quand je vois qu’il y est question du « coup d’État raté des Américains en Turquie ». Quoi ! les États-Unis étaient les instigateurs de cette tentative de déstabilisation d’un de leurs alliés au sein de l’OTAN et je n’en savais rien !

Un putsch providentiel

Erdogan en avait rêvé, les militaires l’ont fait. Depuis que son parti, l’AKP, l’a porté au pouvoir, le président turc Recep Tayyip Erdogan n’a eu de cesse de se renforcer et d’éliminer le plus possible de contestataires et d’opposants. Le coup d’État raté lui offre sur un plateau le prétexte idéal pour faire passer toutes les mesures lui permettant de présidentialiser encore plus le régime et se débarrasser des gêneurs, qu’ils soient magistrats, militaires ou journalistes. Ce putsch lui donne une légitimité supplémentaire en le posant à la fois en victime et en rempart de la démocratie alors que son régime montre une dérive autoritaire grandissante.