L’ami prodigieux

Dimanche dernier, mon invitée faisait ici même l’éloge du roman d’Elena Ferrante, « l’amie prodigieuse », qui lui semblait raconter sa propre histoire. Eh bien, j’ai un scoop, qui est de nature à vous étonner : le président Donald Trump aurait un ami. Si, si ! et même un ami prodigieux, dans la mesure où rester ami d’un mégalomane paranoïaque est déjà un exploit en soi. Afin que nul n’en ignore, cet ami porte un nom, ou du moins un prénom, ce qui est suffisant pour lui donner une personnalité crédible.

On nous cache tout

Dutronc le chantait déjà en 1967 : on nous cache tout, on nous dit rien. Depuis, cela n’a fait qu’empirer. Et surtout, on nous embobine avec de fausses nouvelles. C’est du moins le leitmotiv qui préside à la défense des candidats empêtrés dans des affaires gênantes. Ils sont toujours victimes de cabales parce qu’ils « dérangent ». Qui ? Mystère ! Une firme, un conglomérat, une conspiration, des comploteurs qui veulent à tout prix le déclin de la France en empêchant les honnêtes gens de voter comme il convient.

D’hier à aujourd’hui

Rien de plus courant, au cours d’une lecture, de s’identifier à l’un des personnages pour se retrouver soi-même, se projeter… Dans le roman passionnant d’Elena Ferrante « l’amie prodigieuse » ma presque sœur, la narratrice, m’a offert un miroir qui m’a renvoyée à mon enfance, mon adolescence et à mes premiers pas de ma vie d’adulte. C’était d’une telle force que je n’ai pas cherché à échapper à la remontée des souvenirs de toutes ces étapes qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui.

L’addition

Dans les temps éloignés où je m’initiais aux joies du calcul, mon maître d’école nous serinait à juste raison que l’on ne pouvait pas additionner des carottes et des pommes de terre et qu’à s’y essayer, on pouvait à la rigueur obtenir une soupe, mais en aucun cas un résultat mathématique. Les mêmes règles président à l’arithmétique électorale et conduisent à éviter d’additionner hâtivement les suffrages de deux candidats quand ils semblent défendre les mêmes convictions. Il est pourtant très tentant de considérer l’addition des intentions de vote en faveur de Hamon et de Mélenchon.