Alerte Coronavirus !

C’est par ces mots que commence le spot diffusé sur toutes les antennes de radio et de télévision, souvent à la même heure, afin que nul n’en ignore, depuis les deux mois que dure le confinement, et dont nous pourrions être abreuvés encore longtemps. Alors, au début, on pouvait comprendre que les Français n’étaient pas tous au courant de la survenue de cette épidémie, et qu’il fallait rabâcher le message pour être sûr qu’il soit entendu, mais, là, maintenant, je crois que c’est bon, la nouvelle a dû se propager, y compris au fin fond de la France profonde, et même du Finistère, comme on dit à Paris.

Lui, c’est lui

Et moi, c’est moi. La formule remonte à 1984, alors que Laurent Fabius vient de succéder à Pierre Mauroy au poste de Premier ministre de François Mitterrand, et qu’il est interrogé sur ses relations avec le Président de la République. Considérée à l’époque comme une affirmation de l’indépendance du chef du gouvernement, elle démontre une nouvelle fois l’ambiguïté des relations entre les deux têtes de l’exécutif, condamnées à s’entendre, mais où il y en a une plus égale que l’autre. La différence essentielle tient au fait que l’un peut révoquer l’autre, mais non l’inverse.

La méfiance règne

Le Sénat, contrôlé majoritairement par la droite, a rejeté le plan de déconfinement tel qu’il était présenté par le Premier ministre hier, et depuis lors, le gouvernement s’est appliqué à minimiser la portée de ce vote, sous tous les prétextes impossibles et inimaginables. Un obscur secrétaire d’État appelé à commenter le scrutin a indiqué que le Sénat « s’était surtout abstenu » de soutenir ce plan. Techniquement, c’est exact, puisqu’il y a eu plus d’abstentions que de votes positifs et négatifs réunis, mais cela traduit néanmoins la grande défiance des sénateurs envers un exécutif très en dessous de ce qu’exigerait la situation.

L’album de la comtesse

Rassurez-vous, je ne vais pas vous soumettre à l’exercice parfois redoutable que propose le Canard enchaîné pour distraire son lectorat et qui consiste à décrypter des contrepèteries et à en débusquer le sens caché, généralement grivois. Cette comtesse-là, c’est celle de Ségur, née Rostopchine, qui a égayé mon enfance et peut-être la vôtre, à laquelle j’ai été irrésistiblement renvoyé par Olivier Véran quand il a évoqué la création de « brigades d’anges gardiens » pour veiller sur la santé de nos concitoyens.