Faux semblants

J’ai coutume de dire que ce n’est pas parce qu’on est paranoïaque que l’on ne peut pas être réellement persécuté. Il est d’ailleurs frappant de constater que ce sont les véritables paranos qui suspectent le plus les gens qui les entourent de l’être. Ainsi de ce médecin-urgentiste de Poitiers, convaincu de mauvaises pratiques sur ses patients, qui se défendait devant la presse en déclarant : « ils sont complètement paranos, ils m’en veulent ! » dans un exercice assez saisissant de projection-identification.

L’hôpital et la charité

Aujourd’hui peut-être, ou alors demain… les primes promises aux soignants seront versées en mai. Ou en juin. À condition que les décrets soient publiés. On n’imagine pas le temps nécessaire à un ministre pour apposer un paraphe sur un texte officiel. Certaines personnes semblent devoir s’exercer à faire une page de bâtons avant d’être capables de signer leur nom. Nos ministres sont surdiplômés, mais ne semblent pas plus rapides que les analphabètes. Heureusement que les infirmiers, infirmières, aides-soignantes, médecins, et jusqu’aux métiers obscurs qui ont permis à la société de survivre n’ont pas autant tergiversé pour faire leur travail avec un dévouement admirable.

Quand Sandouville tousse

Je faisais allusion hier à la prise de position contestable de Bruno Le Maire qui donnait son avis sur l’interruption de la reprise de l’usine Renault à Sandouville. Comme simple citoyen, et à plus forte raison en tant que ministre de l’Économie, il devrait s’abstenir de critiquer une décision de justice, au prétexte qu’elle ne lui convient pas. Je trouve d’ailleurs étonnant, pour ne pas dire plus, que le gouvernement accuse la CGT locale d’avoir fait fermer l’usine, alors qu’un tribunal indépendant a statué et que nous verrons bien si la décision est confirmée ou non en appel.

Petit bêtisier ministériel

Il n’y a que ceux qui ne disent rien qui ne profèrent pas d’âneries, c’est une affaire entendue. C’est peut-être pour cela que les membres du gouvernement qui n’ont pas une bonne raison de s’exprimer devraient s’en tenir à la communication indispensable à l’exercice de leur fonction et éviter de se répandre dans les médias à tout propos et souvent hors de propos. Il faut dire qu’ils ont fort à faire pour exister dans un paysage médiatique où leur président essaie d’occuper tout l’espace disponible et leur assigne fréquemment un rôle de potiche, comme ce malheureux ministre de la Culture, contraint de prendre des notes sur le plan qu’il était censé présenter aux professionnels de la profession et qu’il découvrait en même temps qu’eux.