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Petit bêtisier ministériel
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 12 mai 2020 10:27
- Écrit par Claude Séné
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Il n’y a que ceux qui ne disent rien qui ne profèrent pas d’âneries, c’est une affaire entendue. C’est peut-être pour cela que les membres du gouvernement qui n’ont pas une bonne raison de s’exprimer devraient s’en tenir à la communication indispensable à l’exercice de leur fonction et éviter de se répandre dans les médias à tout propos et souvent hors de propos. Il faut dire qu’ils ont fort à faire pour exister dans un paysage médiatique où leur président essaie d’occuper tout l’espace disponible et leur assigne fréquemment un rôle de potiche, comme ce malheureux ministre de la Culture, contraint de prendre des notes sur le plan qu’il était censé présenter aux professionnels de la profession et qu’il découvrait en même temps qu’eux.
En revanche, le gouvernement n’a pas hésité à envoyer au casse-pipe le ministre de la Santé pour justifier un énième retard à l’allumage dans le dépôt de la loi d’urgence sanitaire, que le Conseil constitutionnel n’avait pas eu le temps d’examiner avant la date fatidique du 11 mai. Honnêtement, cela ne m’a pas empêché de dormir, mais j’ai noté que le comité des « sages » a quand même invalidé les dispositions menaçant les libertés individuelles dans le domaine du traçage des patients. Ce en quoi il a joué son rôle. De la même façon que Bruno Le Maire aurait sans doute mieux fait de réfléchir avant de critiquer la décision de justice du tribunal du Havre fermant l’usine de Renault à Sandouville suite à la plainte de la CGT sur le non-respect des mesures sanitaires. On ne peut pas approuver la justice quand elle condamne Amazon et la critiquer quand elle vise Renault.
Quant à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, il a une drôle de façon de « rassurer » les parents en leur disant que leurs enfants courent des risques en restant chez eux, plus qu’en allant à l’école. Ce sera la perle de la semaine, cependant concurrencée par la déclaration de Muriel Pénicaud, ministre du Travail, qui, au lieu de se cantonner à un silence prudent, a annoncé la fin du chômage partiel financé par l’état à plus ou moins brève échéance. Elle aurait pu prendre modèle sur sa collègue, Nicole Belloubet, Garde des Sceaux, qui, sur France Inter la semaine dernière, a commencé toutes ses phrases par « je ne suis pas sûre que », y compris quand on l’accusait des pires incompétences.
Pour revenir au problème de fond, qui est quand même la lutte contre l’épidémie du Covid-19, il y a un sujet sur lequel on aimerait entendre le ministre de la Santé. De quelle manière compte-t-il s’y prendre pour atteindre l’objectif annoncé de 700 000 tests par semaine, alors qu’il n’en a réalisé que 800 000 en 10 semaines et que le matériel manque ?