Le cauchemar américain
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 9 novembre 2016 10:31
- Écrit par Claude Séné
Ils l’ont fait ! Les Américains ont porté le milliardaire fou à la Maison-Blanche, en déjouant tous les pronostics et les sondages d’opinion, qui donnaient encore une courte avance à sa rivale démocrate juste avant le scrutin. Hillary Clinton ne sera donc pas la première présidente des États-Unis, ce qui aurait été un symbole, tout comme Barak Obama avait incarné la possibilité pour un noir d’accéder à la plus haute fonction de l’état. À sa place, les Américains auront le premier et sans doute le dernier président orange de leur histoire.
Le plus dur est à venir. On ne connait de Donald Trump que ses outrances et ses provocations. Dès le mois de janvier prochain, il sera aux manettes et personne ne sait, pas même lui, probablement, ce qu’il va réellement faire, quelle politique il va mener, et avec qui. On croyait avoir touché le fond avec l’élection de Georges Dabeliou Bush, dont les inaptitudes à gérer une crise majeure s’étaient illustrées le 11 septembre 2001, mais du moins était-il contrôlable par son clan familial et le parti républicain. Il ne semble pas en être de même pour le clown sinistre qui vient d’être élu au poste suprême de la première puissance mondiale et, par voie de conséquence, celui qui détient les clés de la paix et de la stabilité pour empêcher les conflits internationaux de dégénérer. Non seulement Donald Trump n’a aucune expérience de la gouvernance de son pays, mais il semble dominé par ses passions et manquer singulièrement du sang-froid nécessaire pour affronter des situations de crise.
La victoire du populiste Trump a un côté irrationnel de nature à nous inquiéter, tant il reflète une sorte d’air du temps qui traverse les démocraties occidentales. Les discours anti-élites ont le vent en poupe, pour le meilleur et pour le pire. Le repli identitaire aussi. Le chacun-pour-soi tient lieu de programme électoral et la loi de la jungle est érigée en principe démocratique. Si le peuple veut le pire, alors il faut le lui donner, en simplifiant notre idéal. Hillary Clinton a eu le grand tort de symboliser l’establishment, au point que nombre de catégories sociales ont voté contre leurs intérêts. Les femmes blanches, par exemple, ont donné une majorité à Trump malgré ses propos et ses actes ouvertement sexistes. Les démagogues de tout poil ont de quoi se frotter les mains. Après le brexit en Angleterre, on peut être pessimiste sur les présidentielles françaises quand on voit que les épouvantails ne font plus reculer l’électorat, qui jusqu’ici hésitait devant la perspective de plonger leur pays dans le chaos. Il ne manquerait plus que Bolloré soit candidat !