
Bilan carbone
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 10 juin 2025 11:31
- Écrit par Claude Séné

« Je n’ai pas de leçon d’écologie à recevoir », s’exclamait le président Macron devant la presse quotidienne régionale à la veille du sommet des Nations Unies sur l’océan qui se tient à Nice jusqu’au 13 juin. Il visait ainsi les critiques de sa politique, notamment concernant les zones à faibles émissions qui devaient se généraliser et qui sont pour le moment à l’arrêt. Selon lui, et son plaidoyer pro domo, la France serait à la pointe du progrès et la championne de la décarbonation grâce au choix du nucléaire dans la production d’énergie. Il se garde bien d’avouer que la filière produit certes moins de CO2, mais qu’on ne sait pas quoi faire de ses déchets, et que sa sécurité n'est pas assurée à l’heure où un simple drone bon marché, mis entre de mauvaises mains, peut causer une catastrophe nucléaire.
Mais Emmanuel Macron peut se donner bonne conscience à peu de frais, en groupant ses déplacements. C’est ainsi qu’il a effectué une visite d’état à Monaco ce week-end, juste avant de se rendre à Nice pour ouvrir la 3e conférence de l’UNOC, coorganisée par la France et le Costa Rica. Au passage, et avec le « tact » qui le caractérise, il a trouvé le moyen d’insulter son homologue monégasque en faisant remarquer qu’il était à la tête d’un état minuscule, le deuxième plus petit en superficie après le Vatican, mais feignant de le considérer comme très important, faisant montre d’une certaine condescendance dont il est coutumier. Les 193 pays membres de l’ONU étaient invités, et 187 ont annoncé leur participation. Parmi les absents, et ce n’est pas une surprise, figurent les États-Unis, qui se désengagent de toutes les actions communes dont ils ne pourraient pas tirer profit, bien qu’ils soient les premiers riverains des mers et des océans au monde, devant la France.
L’objectif de cette troisième réunion est principalement de faire avancer la notion de développement durable appliquée aux océans, en particulier sur la question de la pêche, au travers d’un accord sur la haute mer qui attend ses 60 signatures pour être ratifié. Même si cet objectif devrait être atteint, il ne résoudra pas tous les problèmes, si l’on en juge par l’attitude d’Israël par exemple, qui vient de procéder à un arraisonnement illégal du voilier activiste Madleen porteur d’aide humanitaire à destination de Gaza, alors qu’il voguait dans les eaux internationales. Sans oublier les projets de razzia sur les fonds marins pour extraire les métaux rares qu’ils contiendraient, développés par Donald Trump, à la seule condition d’être rentables. On aimerait être optimiste, et juger que les milliers de tonnes équivalentes carbone qui ont été dépensés pour ce sommet permettront un progrès écologique significatif, mais rien n’est moins sûr.