Pas frais, mon candidat ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 29 septembre 2016 10:27
- Écrit par Claude Séné
Les choses sérieuses ont commencé. Jusqu’à présent, les candidatures à l’élection présidentielle restaient un peu théoriques. Depuis que la droite (et le centre) a officialisé la liste des personnalités autorisées à concourir aux élections primaires, les candidats se pressent dans les matinales des radios et l’on se rend compte qu’elles ne vont pas désemplir d’ici au mois de mai 2017, au moins. Et ça ne va pas être triste. Nous avons supporté le choc de la disqualification d’Hervé Mariton, par manque de parrainages, mais il en reste encore sept. Et il va falloir les entendre, à moins de se couper de l’ensemble des médias.
Chacun d’entre eux est condamné à pousser le bouchon le plus loin possible pour tenter de se démarquer de la concurrence, malgré des programmes très proches les uns des autres. Il leur faudra donc s’écharper à grands coups d’ancêtres gaulois et de surenchères dans la politique sécuritaire. Chacun sait bien qu’en réalité la joute se résume à l’affrontement entre deux personnalités, qui pratiqueront grosso modo la même politique. D’un côté, Nicolas Sarkozy, qui soulève l’hostilité la plus franche ou l’adhésion la plus aveugle, de l’autre Alain Juppé, qui se donne une image plus rassurante, mais qui a toujours, prêtes à servir, les bottes dans lesquelles il se tenait bien droit en 1995. Si ce n’était la détestation profonde que suscite le premier nommé, on serait tenté de dire que ce sont bonnet blanc et blanc bonnet. Avec un sérieux atout en faveur du second, qui ne ferait qu’un quinquennat, s’il tient son engagement.
Parce qu’il faut être réaliste. La droite a devant elle un boulevard. À moins d’une énorme surprise, le gagnant du premier tour de la primaire de novembre sera le prochain président de la 5e république. Ce qui fait qu’un processus apparemment démocratique peut se transformer en course à l’échalote, dans lequel une minorité de citoyens proche d’une tendance de l’opinion décide de la destinée du pays, sur la base d’arguments parfois démagogiques. En face du candidat de droite, il y aura probablement la présidente du Front national, créditée de près de 30 % d’intentions de vote dans tous les sondages d’opinion. Pour cette élection encore, il ne semble pas qu’une majorité de Français soit prête à commettre l’irréparable en laissant l’extrême droite accéder au pouvoir suprême ni à lui donner une majorité de députés dans le cadre d’un scrutin uninominal. Quant à la gauche, elle se prépare à combattre en ordre dispersé, ce qui est la garantie d’une élimination programmée. Et cette fois, on ne pourra pas s’abriter derrière un effet de surprise comme en 2002.