Une affaire peut en cacher une autre
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 19 septembre 2023 10:46
- Écrit par Claude Séné
On entend beaucoup parler ces jours derniers du fléau que représente le harcèlement et notamment celui qui s’exerce en milieu scolaire. Le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, s’est ému à juste titre d’un courrier émanant du rectorat de l’Académie de Versailles, dans lequel la famille d’un enfant harcelé a été explicitement accusée de mensonge et de dénonciation calomnieuse, menacée de sanctions judiciaires et priée même pas poliment de prendre un autre ton et un autre langage pour s’adresser à l’institution. On sait depuis que, malheureusement, Nicolas, l’enfant harcelé âgé de 15 ans a mis fin à ses jours le 5 septembre dernier.
Ce drame est évidemment à mettre au passif de l’école en général, qui ne sait toujours pas comment intervenir efficacement dans 100 % des cas de harcèlement, malgré les efforts des enseignants, livrés à eux-mêmes en dépit de leur bonne volonté, eux qui sont trop peu nombreux et ne bénéficient d’aucune formation autre que celle dont ils se dotent eux-mêmes. Toutefois, la lecture du courrier adressé à la famille, tellement froid, tellement injuste, dépourvu de la moindre empathie, conduit à s’interroger sur la personne physique capable de proférer ces propos. Il y a bien quelqu’un qui doit répondre de cette attitude et subir les conséquences d’une telle faute professionnelle. La réponse est affligeante. La rectrice de l’Académie qui était en fonction à l’époque des faits ne fait plus partie de l’administration. Elle a quitté l’éducation nationale pour « pantoufler » dans l’enseignement privé. Elle a pris la tête d’un groupe d’enseignement supérieur, où ses connaissances et relations acquises grâce à son passage dans le public seront reconnues et rémunérées en conséquence.
Cette personne, Charline Avenel pour la nommer, a déjà bénéficié d’un traitement de faveur pour pouvoir être nommée rectrice de l’académie par un camarade de promotion de l’ENA, un certain Emmanuel Macron. Il a fallu modifier les règles pour qu’elle puisse y satisfaire. En tant que rectrice, elle aura aussi à gérer l’affaire Samuel Paty, ce professeur assassiné par un islamiste et que l’institution n’a pas su protéger, alors qu’elle était informée des menaces le concernant. Pire, il semblerait qu’un rapport était en préparation contre le prof d’histoire pour lui rappeler les règles de laïcité et de neutralité, un comble ! Un bilan dont elle n’a pas lieu de se vanter, ce qui visiblement ne l’a pas empêchée de dormir et de se donner au passage quelques satisfécits, dont celui de posséder une solide expérience de l’enseignement, ce qui lui manque au plus haut point, puisque c’est précisément ce qui aurait dû l’empêcher d’accéder à ces responsabilités. J’ose espérer que son abandon des fonctions de rectrice n’éteindra pas l’action de la justice administrative, voire la justice tout court, et qu’elle devra répondre à la fois de ses actes et de son inaction.