Émancipation 2 (suite)
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 29 janvier 2023 10:52
- Écrit par L'invitée du dimanche
Il y a l’esprit et la loi. Si dans les textes, l’émancipation de la femme est affirmée, penser que seule la loi suffirait serait une erreur !
Je vous livre un extrait de « lettre à ma fille » écrite par Anne-Cécile Mailfert, fondatrice et présidente de la fondation des femmes (fondation qui agit pour le droit des femmes et la lutte contre les violences dont elles sont victimes, abritée par la fondation de France) ce jour de 25 janvier décrété journée nationale contre le sexisme par le collectif @CSexisme.
« Le secret du vélo c’est de se lancer et de ne plus arrêter pour ne pas tomber, si j’arrête de me battre c’est nos droits qui peuvent tomber… les militantes d’Argentine, d’Islande qui ont conquis le droit à l’avortement savent qu’il faut continuer le combat… en 2023 on se croit à l’abri, on pense que Simone veille sur nous pour l’éternité… le sexisme est en embuscade… mercredi, le Sénat a refusé d’inscrire dans la constitution la loi sur l’IVG, suivi par tout le groupe des républicains… si le droit de disposer de ton corps t’est retiré un jour, tu sauras à qui t’adresser… le droit des femmes c’est comme le vélo on ne peut pas s’arrêter… une loi n’est pas une formule magique d’immunité, sa plus grande vertu c’est d’être un bouclier, pour nous permettre d’avancer ».
Avancer, c’est se battre contre le sexisme, le mouvement Me Too représente une avancée certaine, mais cela n’a pas pour autant résolu le problème de ce qu’on pourrait appeler le sexisme ordinaire.
Le Haut conseil à l’égalité définit le sexisme comme une idéologie reposant sur le postulat de l’infériorité d’un sexe par rapport à l’autre, et dont la cible est principalement les femmes.
Il se manifeste par le maintien de stéréotypes, du genre « les filles aux jupes courtes sont des filles faciles, un garçon, ça ne pleure pas, les filles sont nulles en math, femme au volant mort au tournant, c’est pas pour toi c’est un truc de mec… » la liste serait longue, alourdie par les blagues déplacées ?
Une forme de micro violence, qui d’un pas mène aux violences sexuelles qui ne peuvent faire oublier qu’une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint.
On le retrouve partout, dans l’entreprise, où les femmes sont souvent sacrifiées malgré leur compétence par la prédominance masculine, où leur salaire à poste équivalent est inférieur, à peine protégées par la loi du 2 août 2021 sur le Code du travail supposé qualifier de harcèlement sexuel toute répétition d’agression sexiste. (50 % des femmes interrogées par le ministère de la Famille disent avoir changé leur façon de s’habiller pour éviter des remarques sexistes.)
La prochaine réforme de la retraite en rajoute une couche, elles devront travailler plus pour avoir les mêmes droits.
On le retrouve à l’école, insidieux, sous forme de harcèlement menant jusqu’au drame, là où justement on devrait trouver la meilleure arme contre lui… l’application du principe fondamental de l’égalité filles-garçons. La maigre loi (largement insuffisante, mais c’est mieux que rien) obligeant à dispenser 21 cours d’éducation sexuelle sur sept ans n’est respectée que dans 15 % des primaires et 20 % des collèges !
Enseignants, réveillez-vous, utilisez à bon escient cette arme qui est la vôtre, l’éducation, pour faire tomber les préjugés sexistes, pour que l’égalité inscrite au fronton de la république soit vraiment une réalité.
L’invitée du dimanche
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