Et le combat ne cessa pas
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 30 janvier 2023 11:26
- Écrit par Claude Séné
Contrairement à la tirade de Don Rodrigue dans le Cid de Pierre Corneille, le combat entre Israéliens et Palestiniens n’est pas près de s’éteindre faute de combattants. Chaque camp s’estime lésé, et procède à des représailles qui enveniment encore plus une situation déjà inextricable. La plupart des pays, dont la France, ont condamné les récentes attaques de Palestiniens à Jérusalem ayant fait 7 morts à proximité d’une synagogue vendredi dernier. Les Israéliens avaient mené un raid préventif la veille dans un camp de réfugiés à Jénine, tuant 9 personnes.
Les attentats de Jérusalem n’ont pas été revendiqués et c’est le plus inquiétant. Le deuxième agresseur n’avait que 13 ans, et le premier serait « un loup solitaire ». Des manifestations de joie ont salué les victimes de ces attentats, considérés comme des vengeances légitimes, avec un nombre de morts comparable, alors qu’habituellement, dans ces guerres asymétriques, le rapport est plutôt de 1 à 10. Tous les ingrédients sont réunis pour une nouvelle flambée de violence, similaire à la 2e intifada du début des années 2000, un mouvement spontané sur lequel ni le Fatah, ni le Hamas, ni « l’autorité palestinienne » n’ont de prise, ce qui rend la situation explosive. Le gouvernement de Benyamin Netanyahou s’est appliqué à affaiblir les instances palestiniennes, et a tellement bien réussi qu’il ne dispose plus d’aucun interlocuteur pour tenter de ramener un semblant d’ordre dans les territoires occupés.
Les représailles israéliennes consistent à s’en prendre aux familles des terroristes, en détruisant leurs maisons, en les privant de prestations sociales et en les empêchant de circuler, donc de travailler. Ils encouragent aussi l’autodéfense, suivant l’exemple désastreux des États-Unis et leurs fusillades meurtrières. Il est question aussi de restaurer la peine de mort pour les terroristes, vieille revendication des partis religieux qui font désormais partie de la coalition au pouvoir. Ce qui ne changerait guère en pratique, rares étant les auteurs d’attentats n’étant pas abattus sur place. On peut considérer que la situation a été aggravée par l’obstination du Premier ministre actuel à revenir au pouvoir par tous les moyens à sa disposition, y compris en faisant alliance avec les partis les plus extrémistes de la droite religieuse, sans se préoccuper des conséquences dans le seul but de sauver sa tête alors qu’il a été poursuivi pour corruption, fraude et abus de confiance, et inculpé pour ces motifs en 2019. Pendant ses différents mandats, il a aggravé le conflit en favorisant l’implantation de toujours plus de colonies, et mené des opérations militaires pour affaiblir son adversaire. Ce sont les peuples, israéliens et palestiniens, qui en font les frais avec des perspectives d’arrêt du conflit qui s’éloignent encore et toujours, et c’est la mort toujours recommencée dans les deux camps.