Émancipation, un credo !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 22 janvier 2023 10:05
- Écrit par L'invitée du dimanche
Je laisse son aspect juridique, qui définit un acte par lequel un mineur est légalement assimilé à un majeur, pour développer le concept qui aurait pour définition : « passage, pour le devenir indépendant d’une personne qui cesserait de se voir assujettie à une domination, qui accèderait à un exercice libre de la volonté, déciderait elle-même du sens de ses actes ».
L’émancipation des esclaves leur donnant le droit à ce passage a été décrétée en 1863 par Abraham Lincoln, en France, il faudra attendre le décret du 4 février 1794 puis celui d’avril 1848 pour que soit décrétée la même abolition.
Qu’en est-il de l’émancipation des femmes ? Trois revendications essentielles.
La femme veut être l’égale de l’homme,
En 1791, Olympe de Gouges élabore « la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » qui aura peu d’impact.
Le Code civil napoléonien consacre son incapacité juridique, tout pouvoir de décision est donné à l’époux, il faudra attendre le début du XXe siècle pour voir évoluer les droits de la femme. En 1907, la loi lui reconnaît la libre disposition de son salaire, avec le droit d’affecter les dépenses.
Première brèche dans le code napoléonien, auparavant, juridiquement la femme était inférieure aux serviteurs qu’elle employait, en 1946, en préambule de la constitution de la IVe République, la loi garantit à la femme dans tous les domaines des droits égaux à ceux de l’homme (150 ans plus tard, Olympe de Gouges a gagné)
Entre les deux guerres, le statut des femmes évolue, en 1938, on supprime leur incapacité juridique, elles ne doivent plus obéissance, on leur confère de plein droit la capacité de chef de famille en l’absence du père, elle peut représenter le mari pour les besoins du ménage, en 1965 elle a le droit d’exercer une profession séparée du mari… et d’ouvrir un compte bancaire, en 1985 une loi sur l’égalité des époux permet aux femmes de transmettre leur nom à leur enfant en plus de celui du père.
Le droit d’être une citoyenne à part entière,
31 mai 1926, « l’alliance internationale pour le suffrage des femmes » tient son congrès à Paris. Plusieurs millions de femmes de tous les pays discutent des droits et des devoirs des femmes, de sa condition sociale et morale.
Essuyant plusieurs rejets par le Sénat conservateur, sur proposition de la chambre des députés d’une loi donnant le droit de vote aux femmes (1919, 1922, 1925, 1927, 1931, 1935) il faudra attendre en 1945 par ordonnance du gouvernement provisoire de la République française prise à Alger, la décision que les élections municipales, conseils généraux seront ouverts aux femmes ! Elles seront éligibles dans les mêmes conditions que les hommes (plus de 30 ans après l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique…)
Le droit d’être libre de son corps
Après un combat contre la loi de 1920 qui criminalise l’avortement, en 1955, autorisation de l’avortement thérapeutique, 1960, création du planning familial, 1967, vente des produits contraceptifs, 1974, loi Weil sur l’IVG, jusqu’à la PMA…. Les disciplines sportives triathlon, gymnastique, tennis jusqu’alors réservées aux hommes leur ont été ouvertes dès 1943.
La route n’est pas terminée, car l’émancipation, qui suppose le renversement des sociétés inégalitaires et hiérarchisées, signifiant l’accès à l’exercice universel d’une liberté de droit, encore trop souvent refusée, aux Iraniennes, Afghanes par exemple, est toujours menacée par les réactionnaires !
L’invitée du dimanche