Compte en banque et convictions
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 12 décembre 2022 10:46
- Écrit par Claude Séné
Vous le savez, l’ancienne ministre macroniste qui a conduit la liste de la majorité aux élections européennes de 2019, Nathalie Loiseau, n’est pas précisément ma tasse de thé. Mais quand elle dit qu’il fait jour à midi, je ne peux qu’approuver, et si elle déplore que des députés européens, et non des moindres, se soient laissés approcher par des lobbyistes qatariens, et, pire encore, aient accepté de l’argent en échange d’une action positive vis-à-vis de leur pays, je la suis évidemment à 100 %. Il faut bien sûr que l’enquête menée par la police belge suive son cours, mais les preuves recueillies jusqu’à présent, 600 000 euros en liquide ont été retrouvés au domicile de la vice-présidente grecque du parlement européen, semblent accablantes.
Au point que l’eurodéputée n’a pas bénéficié de son immunité parlementaire, au nom de la procédure de flagrant délit, et qu’elle a été démise immédiatement de toutes ses fonctions par la présidente, Madame Metsola. Eva Kaili, ainsi que 3 autres personnes ont été écrouées dans la foulée. Ce qui me navre particulièrement, c’est que ces personnalités sont supposées faire partie de la gauche européenne. La députée grecque a été exclue du PASOK, le parti socialiste, dont certains dirigeants ont été impliqués dans le passé, Andreas Papandreou, leader du parti, échappant de justesse en 1991 à une condamnation pour détournement de fonds. Parmi les autres personnalités mises en cause, des Italiens, proches de la social-démocratie. Non seulement ces élus trahissent le mandat grâce auquel ils ont été désignés, mais ils démontrent qu’en réalité ils ne croient pas eux-mêmes à la mission qu’ils sont censés accomplir. On a la nette impression que ces politiques n’ont aucun idéal, ne croient en aucune valeur, si ce n’est peut-être pécuniaire, et choisissent leur ligne partisane en fonction des chances qu’elle leur donne d’accéder au pouvoir.
Un exemple français peut illustrer cette théorie. On sait que Jacques Chirac, alors étudiant, a vendu l’humanité, journal du PCF. Il aurait, semble-t-il, souhaité suivre l’exemple de son grand-père, député radical-socialiste. Il choisira finalement le gaullisme, plus porteur, avec le succès que l’on sait, en écrasant tout sur son passage, et en oubliant son héritage rad soc. Si je reviens à cette corruption supposée, il faut observer qu’elle est d’abord l’œuvre d’un minuscule état, qui tire son influence de la manne pétrolière détenue par un petit nombre de nantis, utilisant sans vergogne le pouvoir que leur donne l’argent. Sans que l’on puisse en apporter la preuve formelle, cette nouvelle affaire confirme les soupçons de corruption qui ont permis de lui attribuer l’organisation du Championnat du monde de football dans des conditions improbables. Il serait grand temps d’introduire un zeste de moralité dans un monde régi par les rapports financiers, en se dotant d’institutions mieux contrôlées.
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