COP 27 et après ?

La conférence de Charm el-cheikh qui vient de s’achever en Égypte restera-t-elle dans les annales des réunions de ce type qui se succèdent régulièrement tous les ans avec des fortunes diverses ? La réponse est : oui et non. Bien qu’il ait fallu jouer des prolongations pour aboutir à un accord et une déclaration finale approuvée par les participants, la conférence de l’ONU sur les changements climatiques a disparu des écrans radars de l’actualité dès le lendemain de sa tenue. Les pays représentés ont signé, mais visiblement sans enthousiasme, un accord qui manque singulièrement d’ambition.

Les dirigeants de l’Union européenne, notamment le président français, et ceux de l’ONU ne se sont pas privés de regretter publiquement la frilosité de ces engagements. Nous sommes passés très près d’un échec en bonne et due forme, qui aurait été encore pire que ce demi-succès de façade. Le résultat est mince. L’objectif d’un réchauffement limité à un degré cinq, dont on sait qu’il serait déjà un pis-aller, a bien été maintenu sur le papier, mais les participants n’ont pris aucun nouvel engagement chiffré et daté qui permettrait le moindre petit pas dans la bonne direction. Quand on sait que les bonnes résolutions des conférences précédentes, y compris celle qui s’est tenue à Paris sous la houlette d’un Laurent Fabius qui a réellement mouillé le maillot pour arracher des concessions aux parties prenantes en 2015 sont très loin d’avoir été respectées, on mesure le chemin qui reste à parcourir. Dans ce domaine, l’enfer, c’est forcément les autres et les bonnes intentions. Si les états n’arrivent pas à inverser la tendance, le réchauffement sera plus probablement proche de 2,5, voire 3 degrés en moyenne à la fin du siècle, avec des conséquences très visibles notamment sur le niveau des mers et des océans. Chaque jour qui passe rend la tâche plus ardue et le chemin plus long à parcourir.

Je comprends que les activistes du climat dénoncent cet état de fait, mais je suis plus réservé sur la sincérité des dirigeants, qui, comme Emmanuel Macron, brandissent la sonnette d’alarme haut et fort, mais n’en font pas plus que ceux dont ils pourfendent l’inaction. La France n’a pas plus respecté ses engagements en la matière que les autres nations depuis l’accession au pouvoir du président actuel, que je sache. Elle a même été condamnée pour cela. La politique française en la matière ressemble à la bataille de Fontenoy, où l’on changerait de partenaires : « tirez les premiers, messieurs les Chinois ». Alors qu’il faudrait engager le changement sans attendre que les pays les plus pollueurs aient fait leur part, et arrêter d’en tirer prétexte pour rester l’arme au pied. Finalement, la seule avancée concrète pourrait être la création de ce fonds d’indemnisation des pays lésés par les changements climatiques. Encore faudra-t-il en définir les modalités précises.

Commentaires  

#1 jacotte86 21-11-2022 11:08
et après? la COB28...29... et rien ne changera les grands actuels de ce monde s'en foutent ils ne seront plus de ce monde pour voir le désastre qu'ils ont laissé lâchement se mettre en route!
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