Et l’école dans tout ça ?

Analyse sommaire des programmes pour l’école de quatre des candidats à la présidentielle.

Candidat Macron : augmenter les heures de français en primaire et de mathématique en sixième.

Dédoubler les classes dans les secteurs d’éducation prioritaires du CE2 au CM2.

Plus de sport, 30 minutes par jour en primaire, deux heures de plus par semaine en collège.

Chercher des nouvelles missions pour les enseignants.

Plus d’autonomie pour les établissements, ayant une liberté de recrutement.

Candidate Le Pen : accroître le nombre d’heures de cours, allonger les journées de classe d’une heure à 1h30 par jour, priorité au Français aux maths et à l’histoire de France …

Candidat Mélenchon : rénovation des établissements, densifier le maillage en zone rurale, limiter le transport scolaire à 15 minutes, aménagement d’espaces de repos, cantine gratuite pour tous.

Candidate Pécresse : remettre un examen d’entrée en sixième pour orienter les élèves dans des classes de consolidation, 2h de plus de français, 1h de maths de plus par semaine, une réserve nationale éducative composée d’enseignants retraités pour créer un service public de soutien scolaire, des mesures sur la discipline, suppression des allocs…

Candidat Zemmour : remettre le certificat de fin d’études en primaire, redonner sa vraie valeur au brevet des collèges, faire du bac un examen national… mise en place des classes de niveau.

Silence sur les missions de l’école : l’apprentissage, l’éducation, la socialisation.

Comment mener les apprentissages ? Ces grands « penseurs » ont-ils jamais su qu’on ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif, qu’un organisme passif apprend mal ou pas ? Comment éduquer un enfant pour qu’il devienne un adulte autonome responsable dans un système autoritaire où l’on ne pratique pas la démocratie ? Comment former un citoyen à la coopération, à la solidarité quand règne la loi de la compétition?

Les grands courants pédagogiques du XXe siècle, mis en œuvre par Freinet, Montessori, Decroly, Oury et les autres, qui avaient tous en commun de mettre l’enfant au cœur du projet éducatif, pour former en lui l’homme de demain, acteur de sa propre vie et responsable de ses gestes, ne sont pas encore morts ! Considérant tous qu’il est plus important d’apprendre à apprendre, de développer les compétences, le savoir-faire et le savoir être, plus que les contenus, j’espère qu’ils resteront tous en résistance pour que mes 36 annuités d’enseignement ne soient pas jetées aux orties !

Les 24 classes Freinet avec des équipes complètes, plus ceux travaillant, seuls dans leur coin *, continueront à mettre en œuvre ces principes pédagogiques progressistes, soutenus par 3000 établissements avec 300 000 enseignants sur les 5 continents, adhérents au mouvement international de l’école moderne (M E M I)

Il faut y ajouter 2 lycées « différents » dits « CLE » à Paris et Saint-Nazaire, où on a le droit de rechercher des méthodes d’enseignement alternatives, participation active, gestion de l’établissement, coopération, tutorat, activités manuelles et artistiques et qui affiche sur son fronton : « le monde ne tient pas dans un manuel, allons le découvrir, sortons des murs. » La petite graine est toujours semée, si on changeait le terreau, elle pousserait bien vite !!! Pour cela, il y a un bulletin de vote !

* Lionel Jospin ministre en 1991 a racheté l’école privée Freinet de Vence, lui donnant le statut d’école publique, reconnaissance implicite de la valeur de son exemple !

                                                                                                                                             

L’invitée du dimanche