
La vérité sur La Palice
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 3 mars 2022 10:33
- Écrit par Claude Séné

« On nous cache tout, on nous dit rien » chantait Jacques Dutronc en 1967. Mais ça, c’était avant. Avant mai 1968 par exemple. Et aussi avant le monde d’après, dont on nous rebat désormais les oreilles à longueur de journée. C’était au temps de l’ORTF, quand le rédacteur en chef de la première chaîne demandait ses instructions au ministre de l’Information pour décider de ce qui intéresserait les Français et que la 2e chaîne n’existait que depuis 3 ans, sans davantage de pluralité pour autant.
Lorsque le général de Gaulle, qui considérait la télévision comme sa propriété personnelle, avait besoin de faire connaître la dernière de ses brillantes idées approuvée par ses députés godillots, il s’adressait solennellement à la nation et les chaînes de télé et de radio retransmettaient son discours religieusement. On appelait d’ailleurs couramment le journal télévisé de 20 heures, la grand-messe. Rien à voir avec la prolifération actuelle de chaînes ou de stations qui se partagent un espace publicitaire devenu trop petit pour qu’il y en ait pour tout le monde. Mais une chose est restée, c’est le libre accès de l’antenne au pouvoir en place à un moment donné. Le président de la République a son rond de serviette dans toutes les grandes stations, et pour ne pas faire de jaloux, quand il s’invite chez un des concurrents, tous les autres se croient obligés de retransmettre en direct l’allocution. Tant et si bien que je finis moi aussi par me sentir tenu d’écouter le discours, même quand je subodore, à juste titre, qu’il n’y aura rien de neuf sous le soleil.
Alors, hier j’ai été particulièrement gâté. La seule question que se posent vraiment les gens à propos de leur président, c’est : « quand va-t-il annoncer sa candidature ? » Eh bien, encore raté. Pas un mot sur le sujet, il faudra sans doute se retaper un nouveau laïus pour qu’il cesse de tourner autour du pot. Au lieu de quoi, le plus inattendu des scoops a consisté à nous annoncer que nous n’étions pas en guerre avec la Russie. Ah ! bon ? nous aurions pu ? Et nous n’en aurions rien su ? Sinon, quoi de neuf ? Euh ! heureusement que nous avions un président à la hauteur, qui n’a rien obtenu de Poutine, mais qui n’a rien lâché ! oui, bon ! autre chose ? nous sommes de tout cœur avec les Ukrainiens, mais ça ne va pas être facile ! ça, on l’avait bien compris. Ça n’était pas la peine de nous interrompre entre la poire et le fromage. Ah ! j’oubliais, Emmanuel Macron nous a promis de nous tenir au courant régulièrement. Bon, ben, d’accord, si vous y tenez, mais seulement s’il y a vraiment du nouveau, OK ?