Né en 17 à Leidenstat
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 28 février 2022 10:52
- Écrit par Claude Séné
Dans cette chanson de 1990, Jean-Jacques Goldman se posait la question de savoir s’il aurait choisi le côté honorable de la barricade s’il était né dans les ruines de la guerre de 14-18 en Allemagne. La guerre d’agression menée en Ukraine par les troupes du dictateur russe Wladimir Poutine sert de révélateur de l’âme humaine, pour le meilleur comme pour le pire. La résistance héroïque des Ukrainiens n’est pas une totale surprise pour nous, les Occidentaux, mais il semble que Poutine ait sous-estimé la valeur de l’armée ukrainienne et qu’il soit obligé de déployer plus de moyens que prévu à l’origine.
Une partie de cette capacité de résistance vient du comportement exemplaire du président ukrainien, qui a su galvaniser son peuple en démontrant un calme et une détermination sans faille, dont personne, à vrai dire, ne l’aurait cru capable, et dont peu de dirigeants « politiques professionnels » auraient eu le courage. C’est évidemment plus facile de prendre position sur le sol français, et les candidats à l’élection présidentielle ont unanimement condamné l’agression russe. Y compris Éric Zemmour, qui défendait Wladimir Poutine jusqu’à une époque récente, et s’était même hasardé à un pronostic en déclarant qu’il n’attaquerait jamais l’Ukraine. Il a eu l’honnêteté, une fois n’est pas coutume, de reconnaître qu’il avait dit « une bêtise ». C’est un début, mais il ne faut pas qu’il s’arrête en si bon chemin et il devrait faire amende honorable sur toutes les contre-vérités et les opinions malsaines qu’il défend depuis des années, comme essayiste, journaliste et polémiste d’abord, et à présent comme candidat à la fonction suprême de la République.
Il a quand même trouvé le moyen, après cet éclair de lucidité apparemment sans lendemain, de demander que la Pologne se débrouille avec les réfugiés ukrainiens, dont il ne souhaite pas que la France les accueille. Bonjour la solidarité. J’espère que les citoyens français, qui ont tous peu ou prou une personne d’origine étrangère dans leur famille, dès lors qu’on remonte un peu dans son arbre généalogique, sauront s’en souvenir au moment de glisser leur bulletin dans l’urne. Il a cependant trouvé son maître dans le royaume de la bêtise crasse en la personne de Jean-Louis Bourlanges, pourtant Président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, excusez du peu, qui a fait une déclaration scandaleuse, que je dois citer mot pour mot : « Ce seront des intellectuels, et pas seulement, mais on aura une immigration de grande qualité dont on pourra tirer profit ». Voilà un homme qui se croit un grand démocrate éclairé, qui a été député européen, qui soutient Macron depuis 2017, membre à éclipses du Modem, le parti croupion qui a joué les supplétifs du président de la République, mais totalement incapable de mesurer l’énormité de son propos. À 75 ans, qu’attend-il pour démissionner ?