Promis, juré !

Combien de fois s’est-on exclamé, y compris depuis l’enfance, sans jamais réaliser la gravité qu’elle entraînait, puisqu’elle était supposée comme toute promesse, engager une parole, impliquant son respect, tel un contrat ? Quant au jurement, il est là pour renforcer la promesse en invoquant un témoin.

La première promesse se trouve dans la Bible, Dieu aurait promis d’envoyer le Messie à son peuple, les croyants sont donc fils de la promesse ! On retrouve son usage dans le mariage religieux, le prêtre à l’échange des consentements, demandant de « promettre » fidélité, soutien…. Et de s’aimer toute la vie ! Dans le mariage laïc, on préfère parler de droits et de devoirs, mais on a gardé le rituel de bague de promesse, devenue bague de fiançailles, gage d’amour et de volonté d’engagement à long terme.

Les plus friands de promesses, ce sont les politiques, surtout en période électorale, quand il faut séduire ceux qui ont le pouvoir de les élire ou de les rejeter. C’est presque une obligation dans le système représentatif, qui suppose qu’on s’engage à prendre des mesures (qu’une fois au pouvoir on expliquera pourquoi on ne peut pas les tenir). Certains, conscients de la suspicion des électeurs promettent de ne pas faire de fausses promesses ! On va jusqu’à dire que cela fait partie du jeu de la démocratie, on peut parler de promesses mensongères.

On a retenu d’Henri Queuille, ministre de la IIIe République, la fameuse formule : « les promesses n’engagent que ceux qui les croient ». Dans le bonheur des dames, Zola écrivait : « plus ils accumulent de belles promesses, plus les gens sérieux soupçonnent des pièges ».

J’espère bien qu’il en est toujours ainsi, afin que le citoyen lambda, restant vigilant, ne soit pas trop naïf, il est un exercice traditionnel qui lui permettra de ne pas se laisser endormir, c’est celui du bilan fait après un mandat politique, quel qu’il soit, mais surtout présidentiel !

Le président Macron dans sa campagne avait fait 401 promesses, il en a tenu 64, 25 ont été réalisées partiellement, 17 non tenues, les autres et pas des moindres sont « en cours ».

Avant lui, Hollande, dans sa litanie « moi président… » avait égrené un certain nombre d’engagements qu’il n’a pas lui non plus tenus, fermer Fessenheim par exemple !

Il en va de même pour la plupart des grands puissants, Obama n’a pas fermé Guantanamo, Trump n’a pas éradiqué le sida.

Pour ce qui est du jurement, plus solennel que la promesse, il se fait en général en présence d’un tiers, Dieu, l’État, la justice, un représentant d’une institution et débouche sur un serment qui confirme la sincérité, l’engagement. On connaît le serment d’Hippocrate pour le médecin, le serment de Galien pour les pharmaciens…, s’il est proféré par un agent de l’autorité, ce dernier est assermenté et sa parole ne peut être mise en cause.

Dans la vie privée, il m’est arrivé de ne pas tenir mes promesses et j’en suis marrie, mais je crois toujours à celles que l’on me fait, petit clin d’œil à une amie qui se reconnaîtra !

 Pour finir, à défaut de vous promettre un beau mois de mai, je vous souhaite un bon dimanche.

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#1 Louisette Guibert 04-05-2021 14:52
Oui, oui, elle se reconnait...Dans le mariage civil la formulation est aussi "échange des consentements"...
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