Le prix à payer
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 10 avril 2021 10:33
- Écrit par Claude Séné
Nous avons toujours en tête le fameux « quoi qu’il en coûte » lancé par Emmanuel Macron le 12 mars 2020 pour tenter de rassurer les Français sur l’attitude de l’état vis-à-vis des entreprises, des commerces et des services qui seraient touchés par les effets de l’épidémie du Covid-19, et de ce point de vue, on peut dire qu’il a globalement tenu ses engagements. Il reste à savoir à partir de quel moment l’économie sera en mesure de se passer de ces perfusions massives pour voler à nouveau de ses propres ailes, et combien resteront malheureusement sur le carreau.
Mais le prix dont je veux parler ne se calcule pas en milliards d’euros, mais en vies humaines. Les statistiques mises en avant en ce moment concernent la vitesse de la vaccination, toujours bridée par le manque de doses, auquel va s’ajouter désormais la défiance massive envers le vaccin d’Astra Zénéca, que les atermoiements et l’opacité des décisions prises par les autorités françaises et européennes ont définitivement coulé. On parle beaucoup moins des décès liés au Covid, dont la moyenne journalière s’établit bon an mal an autour de 300 à 400 morts qui auraient probablement pu être évitées, tandis que nous nous dirigeons lentement mais sûrement vers les 100 000 décès depuis le début de la pandémie. Nous occupons une 8e place mondiale peu enviable derrière les États-Unis, le Brésil et l’Inde, notamment. Alors que nous faisons grand cas, et à juste raison, des quelques milliers de morts sur les routes, ou des victimes du tabac et de l’alcool, nous semblons nous être fait une raison de cette hécatombe.
Cette catastrophe sanitaire, l’équivalent du crash d’un Airbus tous les jours, pouvait-elle être gérée différemment ? Bien sûr. Le président de la République, négligeant les avis scientifiques qui lui annonçaient de graves difficultés, a refusé de mettre en place un 2e confinement strict, à un moment où l’opinion publique était prête à faire les efforts nécessaires, à contrecœur, certes, mais quand même, persuadée que c’était le moyen de se sortir d’affaire. Les Français auraient accepté des contraintes fortes en échange d’une réouverture des cafés, des restaurants, des stades, etc. comme s’apprêtent à le faire les Anglais, et font déjà les Israéliens. La fenêtre de tir s’est refermée, et la confiance et la patience avec elle. Le président a choisi de ne pas mécontenter son futur électorat, au détriment des plus fragiles, ne prenant que les mesures strictement indispensables pour éviter la saturation des hôpitaux et des services de réanimation. Ce calcul cynique n’a évidemment pas été expliqué au public, et ne sera jamais assumé comme Macron aime à le dire pour démontrer son impunité. Il se pourrait toutefois qu’il doive un jour payer la note en monnaie électorale.
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