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Les dessous de la mode (suite)
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 4 avril 2021 11:13
- Écrit par L'invitée du dimanche
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Nous retrouvons les matériaux nécessaires à l’industrie textile, après qu’ils aient subi le lavage et le tannage après avoir été tissés. Cela ne suffisait pas à l’exigence du progrès, car on a inventé l’imperméabilisation, l’infroissable, réalisés à partir de composés organiques volatils (COV) cancérigènes, extrêmement volatils qui, se retrouvant dans l’air, causent des irritations pour les yeux, le nez et la gorge, c’est cher payé pour un confort de plus !
Les tissus vont enfin arriver dans les usines, stockés dans des bâtiments rarement aux normes de sécurité, l’histoire le prouvera tristement avec la catastrophe du Rana Plaza au Bangladesh en 2013 dont l’incendie a provoqué plus de 1100 morts, faute d’issues de secours !
Il faudra encore subir les découpes à partir de patrons, début de travail de confection manuelle qui voit arriver les pièces des vêtements sur les chaînes de montage où des travailleurs, 12 heures par jour, pour le salaire le plus bas de la planète, exécutent les assemblages suivant les indications du donneur d’ordre.
Le vêtement terminé entamera son ultime voyage vers les points de vente, grossistes et détaillants, attendant un acheteur, éventuellement soldé, ou mis à l’épreuve de l’usure par son propriétaire, pour enfin se retrouver en déchetterie dans le meilleur des cas !
Un jean peut parcourir 65 000 km du champ de coton jusqu’à nos armoires ! C’est plus que du gaspillage d’énergie, de pollution de l’environnement, cela frise le crime.
Crime pour lequel beaucoup de complices se tiennent dans l’ombre, Décathlon, Zara, Carrefour… et même les grandes marques de luxe, Vuitton, Chanel, Hermès, qui sous-traitent avec les pays d’Asie, qui deviennent ainsi les ateliers textiles de l’Europe (65 % des vêtements européens viennent de Chine, du Bangladesh, de la Turquie, etc. sur les 700 000 tonnes de textile vendues en France) générant pour tous davantage de bénéfices.
Comment le consommateur, petit maillon de la chaîne, peut-il combattre ce système infernal ? En étant un acheteur plus avisé, cherchant les labels qui ont été créés pour l’avertir de l’origine de son achat. Il y en a plusieurs privés, Demeter, Max Havelaar, Oeko Tex, et un public, écholabel.fr, qui garantissent la limitation des impacts du vêtement sur l’ensemble de son cycle de vie.
On peut aussi essayer de consommer mieux, s’habiller plus durable sans dépenser plus, au nom de la « slow Fashion », faire des achats raisonnés, acheter des vêtements d’occasion, dans des boutiques, ou en ligne, chez Auchan, le grand responsable de la catastrophe du Rana Plaza citée plus haut, qui ouvre un rayon « d’habit de seconde main », que lui fournit une entreprise Patatam qui les lui collecte. Il y a aussi le Bon coin, Madalist, Vide dressing, Vinted, vestiaire collectif où l’on peut aussi bien vendre qu’acheter. On peut les donner au Secours populaire, à Emmaüs, à la Croix-Rouge, Tissons la solidarité, qui sauront en faire bon usage. C’est l’heure de la mode éthique dans nos dressings ! Essayez d’acheter Français en débusquant les seuls 25 fabricants textiles existants !!!
Plus facile à dire sans doute qu’à faire, je ne suis pas un modèle, et quand j’enfile mon pantalon de sport à 15 € chez Décathlon, fabriqué au Bangladesh, revenu en France par la Colombie, j’ai honte d’avoir un peu trop regardé mon porte-monnaie !
L’invitée du dimanche