Les dessous de la mode (épisode 1)

Ils sont loin d’être aussi chics que Gainsbourg le faisait chanter à Jane…

C’est une vérité acquise, la deuxième industrie la plus polluante au monde c’est l’industrie textile sur laquelle s’appuie la mode, la haute ou la petite, auxquelles s’ajoute depuis peu la Fast fashion !

En français la mode jetable, c’est une mode entretenue sur les réseaux sociaux par les plus grandes marques qui vont même jusqu’à financer les influenceurs pour les promouvoir, et qui a fait se multiplier les ventes en ligne. Elle incite le public à renouveler sa garde-robe sans se ruiner, à jeter ce qui n’est plus à la mode, qui change de mois en mois voire de semaine en semaine. Le défi, produire et livrer plus vite, moins cher ! Il suffit de 12 jours de la commande à la livraison !

Je vous propose de faire le voyage « de la graine au tissu » ou tout ce qu’il aura fallu de travail, d’acharnement, de dégradation de l’environnement, de mise en danger des personnes, de détérioration de la planète, pour que chez Décathlon, un pantalon de sport à 15 € arrive dans mon armoire.

D’abord les matériaux dont l’industrie textile a besoin.

Les matières premières naturelles

Elles proviennent des élevages, lapins, vaches, moutons, qui, en plus de provoquer des maltraitances, produisent 20 % des émissions de gaz à effet de serre, sont gourmands en eau, en blé, etc. utilisent pesticides et insecticides et causent l’érosion des sols.

Les fibres ou matières végétales

Le lin, le raphia, le coton, la culture de ce dernier demande l’utilisation de beaucoup de pesticides, d’insecticides, mettant en danger la santé des cultivateurs, et d’eau, beaucoup d’eau (il faut 2700 l d’eau pour un T-shirt) !

Les producteurs envoient la laine en Asie pour le nettoyage à l’aide de produits polluants, et se font retourner la matière sur son lieu de production ! Vous imaginez le prix d’un tel voyage, qui n’est rentable que si la main-d’œuvre est surexploitée.

Les synthétiques

Dérivés de pétrole, ce sont les acryliques, élasthanne, Lycra, recherchés pour leur légèreté, leur fabrication suppose des additifs chimiques.

Les artificielles

À partir d’une synthèse chimique d’un composé naturel, comme le bois par exemple, pour fabriquer la viscose, mais aussi à partir du lait, du soja, leurs processus de fabrication très polluants.

Une fois tous ces produits de base disponibles, le filage va transformer la matière première pour être dirigée vers les ateliers de tissage. Le textile devra ensuite être lavé, avec des produits qui ne répondent pas à la biodégradation et dont les résidus terminent leur parcours dans les eaux usées. 80 % des nappes phréatiques chinoises sont impropres à la consommation.

Suivront ensuite les teintures, d’abord le blanchiment avec la javel, l’excédent de chlore est rejeté dans les eaux, dans les sols, dans l’air absorbé par les plantes par les humains, les animaux… avec les teintures, les tissus sont bourrés de produits chimiques à partir de métaux lourds, entre autres, mercure, permanganate de potassium, perturbateurs du système hormonal, et porteurs d’un potentiel cancérigène certain.

Suite du voyage dimanche prochain, avec quelques révélations qui vous surprendront peut-être !

L’invitée du dimanche