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Plaidoyer pour nos arbres
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 14 mars 2021 10:04
- Écrit par L'invitée du dimanche
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Le bruit obsédant de la tronçonneuse de mon voisin s’est enfin arrêté, il a coupé pas moins de 10 arbres dans son jardin, supprimant l’abri des oiseaux et des écureuils qui y trouvaient refuge !
La même frénésie de coupe saisit la campagne ! Grâce au ciel, tout va s’arrêter le 1er avril jusqu’au 31 juillet, car la loi protège la reproduction et la nidification des oiseaux.
Rien à voir bien sûr avec la déforestation à grande échelle de la forêt amazonienne ou africaine, mais ces destructeurs à la petite semaine, ont-ils conscience de commettre un crime de lèse arbres ?
Depuis plus de 400 millions d’années (Mathusalem, le plus vieil arbre du monde en Californie, a commencé sa croissance en même temps que l’on construisait les pyramides) les arbres ont développé des capacités d’adaptation qui leur ont permis de vivre sous tous les climats, sous tous les continents dans les situations les plus hostiles. Ce sont des organismes intelligents, il ne leur manque que la parole et encore ! Ils s’échangent des signaux entre eux. Ils réalisent la prouesse de grandir, se nourrir, vivre des centaines d’années, sans se déplacer ! Et pourtant ils sont toujours en mouvement, ils n’arrêtent jamais de pousser, en quête permanente de la lumière. Hypersensibles au vent, ils s’adaptent en fonction de la force de ces derniers, quand le vent est très fort ils multiplient leur croissance de bois pour augmenter leur résistance, ils ne déclenchent leur mécanisme de protection, que si le vent est dangereux… ils font preuve ce que l’on appelle du biomimétisme. Les arbres ont tout à nous apprendre.
En constante interaction avec leur environnement ils sont un modèle d’équilibre énergétique, de gestion des ressources, ils sont capables de répéter leur programme, de bourgeonner, ils se rajoutent des couches sur eux-mêmes, ils se construisent autour de leur histoire passée, ils ne meurent qu’en partie, ils renaissent, recommencent un cycle de régénération, ils ne sont pas, comme nous, programmés avec une fin !
C’est un patrimoine à protéger, car même s’ils sont potentiellement immortels, ils sont fragiles, attaqués par des parasites, affaiblis par les changements climatiques, par le développement urbain, par le commerce des bois précieux ou la recherche des ressources minières… C’est un patrimoine essentiel à notre survie, pour nourrir une partie de la planète, pour préserver la biodiversité, protégeant des écosystèmes où oiseaux, abeilles, insectes, qui permettent la pollinisation, pour absorber le CO2 émis en excès, entretenir le cycle de l’eau, conserver les sols… (le plus vieux chêne de la forêt de Grünewald âgé de 500 ans, fabrique chaque jour 12 kg de glucose, absorbe le CO2 de trois maisons, produit l’oxygène que respirent 10 personnes, témoin de notre histoire, il a connu Copernic, Napoléon, la chute du mur).
Sur toute la planète, des entreprises, des associations mettent en place des programmes ambitieux de reforestation. Planter oui, mais pas n’importe quoi, n’importe où, respecter les espèces autochtones, et comme seuls 30 % des plantations survivront, et que les survivantes ne seront efficaces que dans des dizaines d’années, agissons maintenant en protégeant les arbres existants (même dans nos jardins) pour que les générations à venir puissent vivre heureux auprès de leur arbre !
L’invitée du dimanche