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Touche pas à ma plainte !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 28 février 2021 10:22
- Écrit par L'invitée du dimanche
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On a tous des milliers de raisons de se plaindre, il y a les plaintes qui n’ont aucune chance d’aboutir, car elles ont pour objet des événements que l’on ne maîtrise pas, comme la météo ou la vieillesse par exemple, on se plaint du gouvernement, de la vie chère, du bruit… les profs se plaignent des élèves, les élèves se plaignent des profs… on se plaint souvent de sa santé et de ses douleurs…
Se plaindre consiste à faire le constat auprès d’un tiers, que quelque chose ne va pas, c’est un phénomène très ancien puisqu’il existe dans la Bible « le livre des lamentations » !
Se plaindre permet d’évacuer toutes sortes de tensions, des émotions négatives, et de ce fait joue un rôle cathartique.
Exprimer des sentiments négatifs est sain, refouler son insatisfaction, c’est prendre le risque d’enfouir un problème qui pourrait à l’avenir devenir important pour notre propre équilibre ! Le seul fait de nommer ce qui ne va pas revient déjà à se libérer d’une partie du poids.
Après s’être confié, on va mieux, à condition bien sûr d’avoir choisi le bon interlocuteur, celui qui sait écouter, sourire, rassurer, vous offrir un peu de compassion !
Cet interlocuteur peut être un professionnel de la psychologie, quand on le consulte, c’est en général pour se plaindre de ne pas jouir au mieux de l’existence, et pour essayer d’en comprendre la cause, dans l’objectif d’améliorer sa vie !
Notre système juridique et social a prévu des instances où l’on peut déposer plainte pour informer la justice qu’une infraction dont une personne a été victime a été commise. On peut déposer plainte pour harcèlement, pour diffamation, pour viol, pour vol, contre le gouvernement et contre X quand on ne connaît pas le responsable de l’infraction, etc. le traitement des plaintes est codifié selon sa cause.
Dans nos sociétés contemporaines, on n’accepte plus les frustrations sans broncher, les victimes sortent de leur silence, et l’on assiste à des dépôts de plainte multiples demandant réparation !
Il y a ceux qui ne se plaignent jamais, mais taire ce qui ne va pas revient à étouffer des émotions douloureuses dont le partage aurait diminué l’intensité et à risquer de cultiver colère et frustration. La peur de montrer leur faille, leur fragilité est peut-être une raison à leur retenue.
À l’excès, il existe des éternels plaintifs qui voient tout systématiquement en noir, pour lesquels on parle de syndrome de Calimero (ce petit poussin de dessins animés dont le leitmotiv est « c’est pas juste ») dit aussi plainte universelle. Cela prouve notre insatiable besoin de consolation !
Il n’y a pas à se sentir coupable de se plaindre, c’est une manière de réclamer de l’attention, de l’amour, quand on est pas trop sûr d’en recevoir suffisamment, de chercher et trouver une consolation. On peut toujours quand même essayer de relativiser ses plaintes, en pensant à ceux qui sont plus à plaindre que vous, en prenant un peu de distance par rapport à son propre ego, en râlant en silence, sans oublier toutefois ce vieux proverbe : « on ne graisse que la roue qui grince ».
L’invitée du dimanche