L’oisiveté est la mère de tous les vices

Ce proverbe faisait partie des maximes et sentences utilisées couramment dans les leçons de « morale » dispensées autrefois par l’école de la république. Nous venons d’en voir l’illustration concrète au sein du gouvernement par au moins deux ministres réduits au chômage technique par la pandémie de Covid 19. Tout d’abord, c’est Roselyne Bachelot, qui se voyait bien en Jack Lang en crocs roses, qui essaie désespérément d’exister en proposant des concerts expérimentaux d’un intérêt purement anecdotique, mais qui ne mangent pas de pain.

Et c’est surtout Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, qui lance une polémique totalement gratuite sur un supposé « islamo-gauchisme » qui gangrènerait à la fois la société et les universités. Ce concept, aux contours mal définis, sert principalement aux politiques de droite et d’extrême droite à disqualifier leurs adversaires, un peu à la manière dont les nazis avaient inventé un soi-disant judéo-bolchevisme pour discréditer leurs cibles. Forte de son statut de ministre, Mme Vidal veut charger le CNRS, qui a bien d’autres chats à fouetter, j’imagine, de mener une enquête sur les travaux universitaires pour débusquer les faux chercheurs qui instrumentaliseraient l’enseignement supérieur au service d’intérêts partisans. Faites ce que je dis, et non ce que je fais, puisqu’elle utilise l’appareil d’état pour tenter de justifier une attaque fondée sur une chimère.

Il me semble pourtant que la situation des universités et celle des étudiants qui essaient tant bien que mal de poursuivre leurs études, une expression qui n’a jamais aussi bien porté son nom, devraient mobiliser pleinement la ministre. Premièrement en donnant aux étudiants les moyens de suivre les cours dans des conditions acceptables. Deuxièmement en leur assurant des moyens de subsistance à la hauteur de l’évènement. S’il y a des aides alimentaires mises en place, c’est grâce aux actions bénévoles des associations. Les repas à un euro promis par le président ne fonctionnent pas dans la pratique, pour des questions matérielles. Elle aurait pu aussi tenter de coordonner l’action du gouvernement pour permettre aux étudiants de retrouver une certaine indépendance financière au travers de jobs à temps partiel qui leur permettaient de faire la soudure. Au lieu de quoi, Mme Vidal n’a rien trouvé de mieux pour se passer le temps que d’aller combattre des moulins à vent. Si elle l’avait voulu, elle aurait pu pourfendre les derniers bastions de l’extrême-droite dans l’enseignement supérieur, ceux des facultés de droit comme Assas, d’où sont sorties tant de figures réactionnaires qui se sont acheté une conduite par la suite. Son initiative saugrenue a mis dans l’embarras sa propre famille politique, et le Président s’est fendu d’une réaction relayée par le porte-parole du gouvernement pour indiquer qu’il n’approuvait pas cette proposition. Mais le mal est fait.

Commentaires  

#1 jacotte 86 18-02-2021 11:50
un conseil à ces dames qui ne font pas honneur ma corporation: remettez au gout du jour vos vieux tailleurs, batifolez sur vinted, ou allez voir sur internet il y a des tutoriels de tricot et couture fort bien faits... 0 vos aiguilles§!!!
Citer