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Nos indulgences
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 27 décembre 2020 10:14
- Écrit par L'invitée du dimanche
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Voilà un héritage de la religion chrétienne… c’était une remise de peine accordée par l’église à tous ceux qui avaient pêché contre le dogme chrétien !
Il y avait indulgence partielle ou plénière, par un acte de piété, pèlerinage, prière, repentir, autant d’actes de foi pour purger sur terre ses péchés qui diminuaient la peine de purgatoire. Il y avait même un barème de réparations, et surtout il y a eu dès le XVIe siècle commerce des indulgences. Elles se marchandaient par des espèces sonnantes et trébuchantes, on payait pour son pardon !
On délivrait des indulgences pour tout acte, par exemple pour la dérogation de consommer des matières grasses pendant le carême, aussitôt que l’argent tintait dans la caisse, l’âme s’envolait du purgatoire ! Quelle belle forme de corruption ! C’est la querelle autour de ce principe qui entraînera le schisme entre les protestants et les catholiques.
La pratique perdure de nos jours, bien que le système ait été supprimé en 1967 par Paul VI, il existe des prières appelées « indulgenciées » qui libèrent de la peine temporelle, mais pas de l’éternelle. Se confesser, communier, prier, etc. ce sont des pénitences qui accordent une indulgence.
Sortie de son contexte religieux, l’indulgence, avec pour synonyme, bienveillance, tolérance, c’est la facilité à excuser, à pardonner. Les institutions en sont capables, la justice parfois accorde la sienne ou tout au moins la demande à son jury dans son réquisitoire. Il arrive parfois que la police en fasse preuve dans ses sanctions, mais toujours de façon arbitraire, il n’y a pas de barème, l’indulgence est une affaire de penchants personnels, d’appréciations morales ou affectives à accorder sa bienveillance. On peut avoir des indulgences condamnables, autant preuves de notre faiblesse que de notre mansuétude, et dont les conséquences peuvent être dommageables à celui ou celle à qui l’on a accordé son pardon.
En cette fin d’année où il est de coutume d’exprimer des vœux, je souhaite à chacun de commencer par s’accorder à soi-même, la bienveillance que l’on est capable d’offrir à autrui.
L’auto-dénigrement, pratiqué plus par les femmes que par les hommes d’ailleurs, est destructif, le manque de compassion envers soi-même (à peine née, on est déjà coupable) est encouragé par une société qui refuse le droit à l’erreur, qui met en place la compétition. L’auto-compassion n’abolit pas la douleur, mais au moins, met du baume sur les plaies.
Être gentil avec soi-même, apporte la détente, contribue à une meilleure santé mentale, nous rend plus disponible à autrui, difficile d’aimer les autres si l’on ne s’aime pas soi-même un peu.
Pas question bien sûr d’auto-complaisance, mais être conscient de sa force, reconnaitre ses défauts (qui peuvent être transformés positivement), mais aussi de ses qualités, ne plus dire « je suis nulle », se faire des cadeaux, se chouchouter, se féliciter, savoir limiter ses exigences, s’accepter… quel beau programme pour 2021, même un peu chargé cela vaut la peine d’essayer, il n’est jamais trop tard pour devenir meilleur pour soi-même (après tout, on est la seule personne avec qui l’on passe le reste de sa vie) pour le plus grand bénéfice d’autrui.
Bonne année à tous, prenons soin de nous, et gardez quelque indulgence pour mes écrits qui n’existeraient pas sans les lecteurs.
L’invitée du dimanche
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