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Le passe-passe du siècle
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 15 décembre 2020 10:42
- Écrit par Claude Séné
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Le manipulateur en chef a encore frappé. Mis en porte-à-faux par son mépris appuyé de la convention citoyenne sur le climat, accusée de choisir la facilité en demandant le respect de la parole donnée, Emmanuel Macron s’est livré à son exercice favori, un jeu de bonneteau destiné à détourner l’attention tout en baladant le badaud. Il s’était engagé à transmettre « sans filtre » les 150 propositions de la convention, à l’exception de trois dispositions, et il a annoncé fièrement qu’il tiendrait parole sur l’une d’entre elles, en proposant un référendum sur la modification de la constitution.
Et encore, l’affaire est loin d’être pliée. Les peuples ont la fâcheuse habitude de répondre à une question qui ne leur est pas posée, en général pour ou contre celui qui est au pouvoir à ce moment-là, transformant ainsi le référendum en plébiscite. On peut soupçonner le président actuel de vouloir s’acheter une bonne conscience écologique à peu de frais, s’attribuant le mérite en cas de succès, et rejetant la faute sur le peuple en cas d’échec, qui n’est pas impossible, bien que tout le monde semble d’accord pour défendre l’environnement et lutter contre le réchauffement climatique. Il faudra d’abord obtenir le feu vert du Sénat, dominé par l’opposition de droite, peu encline à offrir un marchepied en vue d’une réélection éventuelle du président actuel. L’affaire pourrait traîner suffisamment pour ne jamais être proposée aux Français avant la fin du quinquennat.
D’autant plus que les élections régionales seront probablement repoussées, pour raisons sanitaires, cette fois, et qu’il faudra bien les recaser dans un calendrier contraint. Cela dit, est-ce que l’illusionniste peut réussir son tour « de magie » et capter l’électorat écolo dont il aura besoin pour compenser les déçus du macronisme, qui ont été obligés de reconnaître que la fibre sociale du président ne résistait pas à l’épreuve du temps et qu’il était bel et bien ni de gauche, ni de gauche? Le problème, c’est qu’il n’est pas davantage écolo, même s’il a toujours essayé de mettre les écologistes dans sa poche en débauchant quelques têtes de gondole, à commencer par Nicolas Hulot, qui a fini par comprendre sa douleur, et la nôtre, ou encore François de Rugy ou dernièrement Barbara Pompili, généraux en retraite d’une armée mexicaine, abandonnée par ses troupes. Quand il a fallu trancher dans le vif, Emmanuel Macron a tombé le masque : moratoire sur la 5 G, c’est niet ! Néonicotinoïdes, Glyphosate, c’est un grand « oui » ! Nucléaire, c’est Yes aussi. Idem pour les mastodontes à moteur hybride, une aberration énergétique sponsorisée par nos impôts, absorbant un budget qui aurait été mieux employé à la rénovation énergétique des bâtiments ou le développement des énergies renouvelables. Et n’oublions pas la pétition de l’affaire du siècle lancée par quatre ONG pour demander un procès pour inaction de l’état depuis l’accord de Paris.