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En dépit du bon sens
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 2 décembre 2020 10:50
- Écrit par Claude Séné
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Il y a encore un mois et demi, le président de la République s’adressait aux Français en faisant appel à leur bon sens et à leur responsabilité au moment où il annonçait un reconfinement pour faire face à la deuxième vague de la pandémie. Si cette demande a jamais été sincère, il s’est empressé de contredire cette apparente confiance dans le sens civique des Français en édictant de nouvelles règles, à peine plus souples que les anciennes, et tout aussi tarabiscotées, au point qu’un énarque ne trouverait pas son chemin dans ce maquis administratif.
L’exemple des stations de ski me paraît illustrer éloquemment le flou artistique qui semble présider aux décisions gouvernementales. Les stations seront ouvertes, nous dit-on, mais les remontées seront fermées. Cherchez l’erreur. De cette façon, le président et son gouvernement sont assurés de fâcher tout le monde, alors que, les années « normales », seul 1 Français sur 10 a les moyens et la disponibilité de partir faire du ski alpin en France ou à l’étranger. Et c’est là que le bât blesse immédiatement. Si les stations étrangères, suisses ou autrichiennes, par exemple, sont ouvertes et skiables, elles vont drainer la clientèle française, privée de son activité sur le sol national. Et voilà donc Emmanuel Macron contraint de brandir la menace de « mesures restrictives et dissuasives » impossibles à mettre en place, hormis au compte-goutte de contrôles aléatoires. Comme pour les commerces de produits « non essentiels », on va, éventuellement, punir les Français récalcitrants au nom d’une concurrence libre et non faussée qui n’a jamais existé. En quoi le manque à gagner relatif de stations européennes mettra-t-il le moindre beurre dans les épinards hexagonaux ? Et pourquoi cette seule injustice serait-elle devenue insupportable quand tant de personnes souffrent de la crise économique et sanitaire ?
Le bon sens dont Mr Macron affecte de faire grand cas fait cruellement défaut au sommet de l’état. Faute d’une politique cohérente, adaptée aux réalités du terrain, il faut mobiliser une armée de fonctionnaires pour édicter un règlement pointilleux et vétillard sur chaque cas particulier. On se demande même comment ils réussissent à sortir autant de textes législatifs et réglementaires dont la durée de vie n’excède souvent pas plus de quelques semaines. Si Georges Courteline revenait sur cette terre dans notre beau pays de France, nul doute qu’il pourrait s’en donner à cœur joie avec ces nouveaux « ronds de cuir » qui fourmillent à Bercy et dans les divers ministères, changeant, qui, une virgule ici, qui, un point, là, pour fournir au Moloch de la machine administrative sa ration quotidienne de pinaillages en tous genres.
Commentaires
les"conneries " continuent