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Congé paternité
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 24 septembre 2020 10:42
- Écrit par Claude Séné
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C’est officiel, puisque le président l’a annoncé sur son compte Instagram, le congé paternité va être étendu à 28 jours au lieu des 14 actuellement prévus. La mesure sera effective dès le 1er juillet 2021, soit dans à peine 10 mois, ce qui justifie l’urgence de cette annonce, selon le principe de l’effet « kiss cool » une chance au grattage, une chance au tirage, quand tout le monde aura oublié et qu’on pourra de nouveau faire mousser la générosité présidentielle en vue des élections suivantes.
Il n’est pas vraiment nécessaire de rappeler l’importance du rôle du père dans la construction psychique d’un enfant en vue de son équilibre ultérieur. C’est la mère qui introduit cette notion d’un tiers dans sa relation avec son enfant, et c’est évidemment plus facile de le faire quand le père est présent physiquement. Les « nouveaux pères » ont aussi appris les gestes pratiques pour s’occuper d’un bébé, donner le biberon, changer les couches, etc. ce qui n’était pas le cas autrefois. Cette proximité récente liée aux soins favorise un mode d’éducation où les deux parents peuvent trouver leur place et partager davantage à la fois les contraintes et les gratifications qui lui sont associées. Le célèbre psychiatre Boris Cyrulnik, connu pour ses travaux sur la résilience, y ajoute une dimension intéressante. Selon lui, la présence rassurante du père à ses côtés sécurise la mère et lui permet d’apporter au jeune enfant la meilleure influence possible, au-delà même des tâches concrètes qu’il peut effectuer, et de ses relations avec le bébé. Tout serait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles s’il ne venait se glisser l’ombre d’un doute dans ce tableau idyllique.
La loi va permettre ce congé de 4 semaines et rendre obligatoire une période de 7 jours incompressibles qui s’imposeront aux salariés comme aux employeurs. Ce qui sous-entend que les pères ne seraient pas tous volontaires pour bénéficier de cet avantage qui leur est concédé. Les organisations féministes ont d’ailleurs réagi sur le caractère insuffisant de cette obligation. Autrement dit, le but de cette mesure serait d’inciter les hommes à prendre une part plus active dans les tâches matérielles engendrées par la naissance d’un enfant. Et dans ce cas, on est encore loin du compte. Car le congé paternel actuel n’est pris effectivement que par deux hommes sur trois. Plus fréquemment quand ils sont en CDI, c’est vrai, mais la précarité n’explique pas tout. S’il est avéré que certains employeurs font pression pour inciter les salariés à faire du zèle, dans cette circonstance comme dans d’autres, le changement de mentalité dans la société est un processus lent dont la mise en œuvre n’est pas forcément accélérée par la coercition de mesures obligatoires. On ne décrète pas le volontariat.
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