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Amende honorable
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 27 juillet 2020 10:25
- Écrit par Claude Séné
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Je dois le reconnaître, je fais partie de ceux qui ont souligné la faiblesse du « vivier » macronien et de la difficulté présidentielle à s’entourer de personnalités indiscutables pour former un gouvernement. Eh bien, j’avais tort. Et ce n’est pas la nomination en catimini des secrétaires d’État chargés d’épauler l’exécutif pour le reste du quinquennat qui me démentira. Pour ce remaniement, qui s’est étalé sur trois semaines quand même, Emmanuel Macron a appliqué la méthode qu’il conseillait à un demandeur d’emploi il y a peu. Il a traversé la rue, et il a commencé par trouver son Premier ministre.
C’est vrai, quoi. Les présidents se cassent la tête pour trouver le candidat idéal, alors que Mister Nobody se tient à leur côté, prêt à tout accepter, d’une sous-préfecture dans un département obscur, à une ambassade au fin fond du trou-du-cul du monde, en fidèle serviteur de l’état, pour un salaire dérisoire. Enfin non, pour un salaire conséquent, mais ô combien mérité. Et le même principe s’applique, par ruissellement, aux ministres, aux ministres délégués, aux secrétaires d’État et à leurs conseillers, dont le nombre vient d’être augmenté de 50 % tout récemment. Une petite équipe de 41 ministres quand même, bénéficiant de la présence auprès d’eux de 15 conseillers chacun au lieu de 10, je vous laisse faire le calcul. D’accord, ça fait du monde, mais il faut au moins ça pour récompenser la fidélité des marcheurs qui ont avalé des couleuvres plus grosses qu’eux, comme Barbara Pompili, ex-écologiste passée à l’ennemi. Il a fallu aussi faire un peu de place pour l’allié Modem, dont Macron aura besoin pour pallier les défections dans ses propres rangs afin de garder la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Le gros avantage de cette technique, celle de faire appel massivement à des inconnus, c’est de limiter considérablement le risque de mettre le pied à l’étrier à un rival possible pour la présidentielle suivante. Même ainsi, la cote du Premier ministre sortant, pourtant totalement anonyme au début, avait grimpé dramatiquement, rendant son remplacement inéluctable. Avec Jean Castex, et en si peu de temps, peu de danger à redouter. 41 ministres, c’est beaucoup, ce n’est pas de trop. Rendez-vous compte que lorsque la cathédrale de Nantes a brûlé, il n’a pas fallu moins de trois ministres, dont le Premier, pour montrer la solidarité de l’état. Même régime à Nice pour constater les dégâts des violences urbaines dans la ville de Christian Estrosi qui veut pourtant mettre un policier municipal derrière chaque habitant, sans grand succès. C’est d’ailleurs à Nice que le Premier ministre a annoncé la généralisation de la forfaitisation des poursuites pour usage de stupéfiants. Une amende de 200 euros, qui est supposée mettre fin au trafic de drogue. Pour le coup, cette sanction me parait tout, sauf honorable.
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