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Et maintenant ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 20 juin 2020 10:49
- Écrit par Claude Séné
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Au bout de 9 mois de gestation, la Convention citoyenne pour le climat va donc accoucher d’un rapport, soumis au vote de ses 150 membres tirés au sort, ce qui est supposé leur donner une plus grande légitimité que d’être élus par leurs concitoyens. Les techniciens de la lutte contre le réchauffement climatique ont, eux aussi, été soigneusement écartés des décisions, tout en étant consultés pour éclairer les débats de la Convention. Rien d’étonnant que les conclusions des commissions reprennent des thèmes déjà évoqués par les experts.
Au bout du compte, une centaine de propositions devraient être adoptées, et transmises au président de la république, pour qu’il en fasse ce que bon lui semblera. Rappelons-nous que cette convention avait été décidée pour calmer l’opinion après les gilets jaunes et détourner l’attention de la crise sociale. Depuis ce temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts des SDF et le chef de l’état a eu bien d’autres chats à nourrir avec la crise sanitaire et la crise économique qui s’en est suivie. La tentation est grande de ranger les propositions directement dans la corbeille à papier, ou d’en faire de la bouillie pour chat. Le président dispose de trois types de réponses. La première, d’ordre réglementaire, consiste à reprendre l’idée, par exemple, l’isolation obligatoire des logements, au moyen d’une circulaire ou d’un décret, en rejetant l’impopularité de la mesure sur les citoyens de la Convention. La deuxième serait de faire voter une loi sur le sujet, par exemple la réduction du temps de travail, en ayant la possibilité d’un passage en force grâce à l’article 49.3. Enfin, et c’est le chemin le plus risqué, de soumettre certaines propositions à un référendum.
J’imagine déjà les débats sur l’opportunité de certaines dispositions, telles que la diminution de la vitesse sur autoroute. Hors de question de la soumettre à référendum, sauf à anticiper que le Président était pour, mais que les Français ne l’ont pas suivi, et surtout sans lier son sort au résultat. C’est pourtant le référendum, ou même un référendum à choix multiple qui semble avoir la préférence d’Emmanuel Macron, qui a grand besoin de retrouver de la légitimité après avoir encore dévissé dans les sondages alors que son Premier ministre se balade littéralement. Reste à trouver le canard à cinq pattes, l’oiseau rare qui fera consensus malgré l’envie de sanctionner le président. Il s’agira aussi de formuler adroitement la question à un million de dollars, pour en faire une proposition que les Français ne pourront pas refuser. Encore faudra-t-il les convaincre de l’intérêt d’aller voter si le sujet enfonce des portes ouvertes, ou si le pouvoir, comme il en a pris la désastreuse habitude, ne tient aucun compte du résultat et n’en fait finalement qu’à sa tête.