![](/images/breton_assis.png)
Je ne sais rien, mais je dirai tout
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 10 février 2020 10:31
- Écrit par Claude Séné
![](/images/breton_assis.png)
Au départ, c’est un fait divers comme un autre. Une nouvelle alerte enlèvement qui signale la disparition d’une petite fille d’un an, vraisemblablement retenue par sa mère, dont on donne le signalement. Le dispositif a fait ses preuves. Il n’est utilisé que dans des cas similaires à celui-ci où c’est un proche, souvent un des parents après une séparation, qui est soupçonné de retenir un enfant. L’appel à témoins a toujours permis jusqu’ici de retrouver l’enfant, sain et sauf. Mais pas cette fois. Les enquêteurs retrouvent la mère de Vanille, mais elle avouera l’avoir tuée.
Ce matin, Le Parisien titre sur un échec du dispositif alerte enlèvement. Bien à tort à mon avis, puisque la mort de la petite fille a eu lieu bien avant le déclenchement de l’alarme. Mais il faut bien alimenter le Moloch médiatique qui était assoupi et qu’un tel drame devait nécessairement réveiller. Les chaines d’information continue, tout en décrivant la tempête Ciara (prononcez son nom comme vous voulez, kiara, chiara ou siara, on n’a que l’embarras du choix), qui reste l’information principale, ou les dernières contaminations par le coronavirus, vont se mettre en boucle sur ce nouveau sujet. D’autant plus que la mère de Vanille est soignée pour des troubles psychiatriques dont on ne saura pas plus, du fait du secret médical. Ce qui n’empêchera pas les journalistes de poser des questions à des experts, et à ceux-ci d’y répondre. Tout cela sous forme d’hypothèses, naturellement, à grand renfort de conditionnel.
Voilà qui est malheureusement du domaine de l’habituel et du classique. Jusqu’à l’apothéose d’un débat surréaliste entre un psychanalyste, responsable d’une société savante, et la représentante d’une association, par ailleurs fort estimable, qui fait profession de défendre la voix de l’enfant. Sans disposer apparemment de sources d’informations plus précises et fiables que le commun des mortels, la voici qui accuse la politique suivie par l’Aide sociale à l’enfance d’être responsable de cette mort en privilégiant systématiquement le maintien du lien familial au détriment de l’intérêt de l’enfant. L’observation est juste, mais le rapport avec le cas particulier dont il est question ici est loin d’être établi. En écoutant et en regardant cette brave dame, probablement sincère, jouer sur l’émotion que suscite immanquablement un drame comme celui-là, j’avais l’impression désagréable d’être pris à témoin dans une querelle où la voix de l’enfant, comme celle des parents en souffrance psychiatrique ou psychologique, ne servait que de prétexte à des combats idéologiques. Ce drame sera peut-être expliqué plus tard, quand on en saura plus sur cette malheureuse affaire, mais la tempête médiatique aura changé de parages depuis belle lurette.