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Huit euros et six centimes
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 7 février 2020 10:24
- Écrit par Claude Séné
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Voilà le solde net de mon gain de pouvoir d’achat dont se gargarise le gouvernement à mon sujet. Enfin, pouvoir d’achat est un bien grand mot, dans la mesure où je ne tiens pas compte, pas plus que l’état, de l’inflation qui n’est plus galopante, mais rabote régulièrement ma pension qui elle, n’a pas cessé de stagner. Attention, je ne me plains pas à titre personnel. Je constate simplement que l’aumône qui nous est faite est loin de simplement compenser les pertes enregistrées depuis des années par la plupart d’entre nous.
Je dirais même plus, comme Dupont T à Dupond D : je n’ai pas demandé à payer moins d’impôts, puisque ces fameux 8,06 € sont le produit de la réduction de mon prélèvement à la source. Bien au contraire. Je ne demande pas mieux que de payer davantage, car cela voudrait dire qu’il m’en reste plus, étant donné qu’il n’existe pas de tranche où l’on paie plus qu’on ne reçoit. Je serais tout prêt à réclamer, comme Bill Gates et quelques milliardaires américains, d’être davantage taxé sur ma fortune colossale. Car on connait la contrepartie de ces baisses d’impôts que fait miroiter le gouvernement et dont les ultralibéraux se sont fait une spécialité : c’est la diminution, voire la disparition des services publics. Ce que le contribuable ne paie plus, c’est le consommateur qui le finance. Cela revient au même, me direz-vous. Pas du tout. L’impôt sur le revenu est progressif, et permet une certaine redistribution de la richesse. Alors que les taxes touchent indistinctement les personnes, quelles que soient leurs ressources.
Notre système est déjà très inégalitaire et favorise la reproduction des injustices sociales. Je n’envie pourtant pas l’organisation d’un pays comme les États-Unis où l’éducation ou la santé sont hors de prix et inaccessibles aux plus pauvres. Or, que nous propose Emmanuel Macron ? Après des mesures pour favoriser les très riches, les baisses d’impôt sont destinées à récompenser les classes moyennes supérieures, celles qui ont déjà les moyens de se payer les bonnes études pour se reproduire aux dépens des plus pauvres, à qui l’on maintient tout juste la tête hors de l’eau. Et par-dessus le marché, on leur explique que s’ils en sont là c’est bien de leur faute, parce qu’ils n’auraient pas le courage de traverser la rue pour se trouver du boulot et s’acheter le costard « qui va bien », ou pour prendre la bagnole et aller bosser à 100 bornes de chez eux. Croyez-le ou non, malgré les cadeaux faits à son électorat, selon un sondage Odoxa, deux Français sur trois considèrent qu’Emmanuel Macron est un mauvais président, et 69 % jugent sa communication mauvaise. Tout n’est peut-être pas pourri au royaume du Danemark.
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