Le bûcher des fatalités
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 6 janvier 2020 10:45
- Écrit par Claude Séné
L’Australie connait depuis quelques semaines une des pires séries d’incendies catastrophiques de son histoire. Il y a déjà 24 morts à déplorer. 6 millions d’hectares de forêt, soit l’équivalent de deux fois la taille de la Belgique sont partis en fumée depuis septembre, des centaines de millions d’animaux sont morts, notamment des koalas, l’animal fétiche du pays, et les dégâts matériels sont très importants. Plus de 1500 maisons ont été détruites. Des villes entières ont été rasées. Et ce bilan n’est que provisoire, car la plupart des feux sont encore hors de contrôle.
Ce qui nous paraît le plus terrible, c’est que cette situation était prévisible. Le continent australien est soumis à un régime de sécheresse extrême pendant l’été austral. La température moyenne s’est élevée d’un degré pendant le siècle dernier, tandis que les précipitations reculent et que des vents violents attisent les flammes, les rendant difficiles à maîtriser. Déjà, en 2009, les incendies avaient fait 179 victimes dans l’état de Victoria. Et les scientifiques ont prévenu que le changement climatique entraînerait des épisodes chauds et secs augmentant sérieusement les risques d’incendie. Mais voilà, le Premier ministre conservateur, Scott Morrison, est un climatosceptique notoire, à l’image de Jair Bolsonaro au Brésil ou Donald Trump aux États-Unis. Il ne semble pas prêt à lutter contre le réchauffement climatique, en abandonnant l’exploitation du charbon, dont le pays possède de grandes réserves, et sa gestion de la crise est vivement critiquée notamment par les pompiers, tous volontaires, et qui paient un lourd tribut en s’épuisant sur le terrain. Un d’entre eux a refusé de lui serrer la main, tandis qu’un autre le prenait violemment à partie devant les caméras de télévision en lui reprochant son inaction et en le traitant tout bonnement de con.
Je ne suis pas capable de vous dire si les incendies pourraient être complètement évités en Australie, mais il paraît évident, vu de France qu’il devrait y avoir une organisation de lutte plus efficace, à l’image de ce qui a été mis en place dans le sud de notre pays. Quand une menace est aussi importante, il faudrait des moyens à la hauteur de la situation, ce qui devrait être possible pour un aussi grand pays. Cela passe par la prévention, à l’échelon individuel, mais aussi collectif, l’équipement en moyens de lutte efficace, notamment aérienne, et le quadrillage du territoire en repositionnant les unités de pompiers et en organisant la surveillance par une vigie permanente. Dans la région PACA la surface brûlée a baissé de plus de moitié après la mise en place de ces mesures. Et le professionnalisme de nos pompiers est reconnu dans le monde entier. Moi, je dis ça…