Stop ou encore

Le président Macron avait décrété dans son programme que la lutte contre les violences conjugales serait la grande cause nationale de son quinquennat. La Secrétaire d’État à l’égalité entre les hommes et les femmes en charge de ce dossier n’était visiblement pas autorisée à dévoiler les mesures décidées par le gouvernement et a laissé la primeur des déclarations au Premier ministre en personne, afin de donner plus de solennité à ce raout baptisé comme il se doit « Grenelle de » sans lequel il ne saurait plus y avoir de grand-messe digne de ce nom.

Il reste à savoir ce qui sortira concrètement de ce catalogue de mesures dont aucune ne parait critiquable prise isolément. Mais cela suffira-t-il à en faire un plan efficace pour sortir d’une situation en effet inadmissible ? Il est permis d’en douter. La publicité sur le numéro de téléphone à appeler en cas de besoin, le 39 19, est certainement utile si l’on songe qu’il a été mis en place en 2007 et qu’il est insuffisamment connu des femmes susceptibles de l’appeler. D’autres dispositions existent comme le bracelet électronique, mais sont sous-utilisées, et l’on attend toujours un geste significatif en ce qui concerne le nerf de la guerre. Le budget total de Marlène Schiappa s’élève à 530 millions par an, alors que les associations estimaient à un milliard la somme nécessaire au fonctionnement d’un dispositif efficace pour la seule question des violences conjugales.

La Secrétaire d’État, qui a pourtant un avis définitif sur tout ce qui ne relève pas directement de ses attributions, ne semble pas avoir de doctrine précise sur la question. Elle nous ressort la vieille lune selon laquelle l’argent n’est pas tout, remise au goût du jour sous la forme : « il n’y a pas d’argent magique » que les gouvernants utilisent quand ils ne veulent pas délier les cordons de la bourse. Tout cela ne me laisse présager rien de bon. Une fois les effets d’annonce passés, j’ai bien peur que l’on ne prenne les mêmes et que l’on recommence. À l’échelle des besoins envisagés, l’enveloppe de 5 millions supplémentaires annoncés par Édouard Philippe et qui sont déjà dépensés pour la création de 1000 places d’hébergement au lieu des 2000 nécessaires, parait bien dérisoire. La création de postes de magistrats spécialisés dans les 172 juridictions, et la formation d’au moins une personne dans chaque commissariat et chaque gendarmerie pour entendre les victimes ne se feront pas en claquant des doigts et sans bourse délier. Il ne suffira pas de « mieux s’organiser » selon la formule passe partout que les ministres mettent à la sauce hôpital, école ou administration pour améliorer les choses, surtout là où l’on est déjà « à l’os ».

Commentaires  

#1 jacotte 86 04-09-2019 10:44
la cerise sur le gateau...le couac inadmissible d'un gendarme refusant l'aide urgente d'une appelante pour accompagner une femme en détresse pour récuperer ses affaires chez elle ..ce n'est pas dans mes attributions,*!! témoin direct de ce refus... Macron himself. j'espère qu'il va comprendre l'étendu du problème!
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