Récupération
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 3 septembre 2019 10:47
- Écrit par Claude Séné
On se demandait où était passé le Rassemblement national pendant un été où il nous avait laissé une paix royale. Nous voici rassurés. Les vacances sont bel et bien terminées. Il aura suffi d’un fait-divers, il est vrai spectaculaire, pour que l’extrême droite (je sais, ils détestent qu’on les appelle comme ça) se manifeste à nouveau et de la pire des façons. Le fait-divers, vous le connaissez, c’est l’agression au couteau qui a fait samedi un mort et 8 blessés dans la région de Lyon, à Villeurbanne.
L’agresseur est un Afghan, en situation régulière, vivant en France depuis 2009, et dont la demande d’asile a été acceptée en 2018. Il n’en a pas fallu plus à la présidente du RN, Marine Le Pen, pour fustiger le « laxisme » dont feraient preuve les autorités françaises et dénoncer la « submersion migratoire » qui menacerait nos concitoyens. Une position également soutenue par le tout récent député européen Jordan Bardella, qui démontre que le cynisme et la mauvaise foi n’attendent pas le nombre des années. Selon lui, ce crime serait le résultat d’un « ensauvagement », un terme qui rappelle celui de Jean-Pierre Chevènement à propos des « sauvageons », une expression malheureuse pour désigner les jeunes de banlieue. Pour autant qu’on puisse le savoir à ce stade de l’enquête, la motivation terroriste n’a pas été retenue, et ne le sera probablement jamais, le meurtrier n’ayant montré aucun signe de radicalisation. Il semble avoir été victime de ce que l’on appelle en psychiatrie une décompensation, une crise de démence accompagnée de délire et de bouffées paranoïaques. Ni sa religion ni sa nationalité ne semblent avoir joué un rôle dans son comportement. De ses explications confuses ressortirait l’idée d’une « voix » lui intimant l’ordre de tuer, à laquelle il aurait obéi. Sous réserve de l’expertise médicale, le criminel aurait donc été, en tout cas au moment des faits, en proie à de graves désordres mentaux.
De là à réclamer comme certains un examen psychiatrique avant d’accorder le droit d’asile, il y a un fossé qu’il ne me semble pas nécessaire de franchir. En l’occurrence, l’agresseur, s’il lui a fallu 9 ans pour obtenir l’asile en France, n’a donné pendant cette période aucun signe de folie ni causé le moindre trouble à l’ordre public. Un examen médical en 2009 n’aurait probablement rien révélé. Les tenants de la droite extrême, qui ne sont pas tous au Rassemblement national, voient progressivement leur fonds de commerce péricliter. Le nombre de candidats à la traversée de la Méditerranée a considérablement baissé, et il devient difficile de soutenir la thèse du grand remplacement dont nos sociétés seraient menacées. La peur du lendemain et la crainte de l’étranger leur assurent cependant une clientèle, qu’ils s’empressent de flatter à la première occasion.
Commentaires
Vous écrivez:
"il devient difficile de soutenir la thèse du grand remplacement dont nos sociétés seraient menacées".
Il me semble, pour ma part, qu'il s'agit là d'un raisonnement à courte vue.
En effet, le grand remplacement souvent évoqué se ferait, non pas directement grâce aux "candidats à la traversée de la Méditerranée", mais, au bout de plusieurs générations en raison de la fertilité de certaines populations immigrées qui est bien supérieure à celle de la population autochtone (c'est un fait, même si les statistiques ethniques sont - malheureusement - interdites en France).
Et là, je pense qu'il y a effectivement du souci à se faire si les descendants des actuels migrants persistent dans leur mode de vie et leurs choix culturels (un simple raisonnement mathématique pourra vous en convaincre)
Cordialement
Dabo