L’homme de pailles
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 27 juillet 2019 08:43
- Écrit par Claude Séné
Décidément, Donald Trump n’en ratera jamais une. Cette semaine a été particulièrement prolifique pour le twitteur compulsif, qui écrit des messages plus vite que son ombre, quitte à se contredire immédiatement dans la foulée. Lui qui avait fait un concours de serrage de main avec le président français, semblant le porter aux nues, s’est délibérément montré insultant envers Emmanuel Macron en qualifiant la décision française de taxer les GAFA de « stupidité ». Attitude inutilement agressive quand il menace par ailleurs la firme Apple de taxes importantes si elle ne se décide pas à rapatrier ses lignes de fabrication aux USA.
L’homme qui a rompu les accords de Paris à la COP 21 s’est également illustré en faisant fabriquer pour 200 000 dollars de pailles en plastique, sur lesquelles son nom est gravé au laser, destinées à sa campagne, accompagnées du slogan selon lequel les pailles en carton des gens de gauche ne marchent pas. Une provocation pure et simple quand l’Europe s’apprête à les interdire pour limiter la consommation de plastiques à usage unique. Trump, qui a la science infuse, minimise la question, pourtant très sérieuse. Il faut dire qu’il a mieux à faire. Il lui faut voler au secours d’un rappeur noir américain poursuivi en Suède pour avoir été mêlé à une rixe après un concert. Il a été alerté par ses nouveaux amis, Kim Kardachian et Keanye West et exige la libération sans condition du rappeur, sous couleur de discrimination raciale, alors que le procès est prévu prochainement et qu’il sera au moins aussi équitable qu’aux États-Unis, 20e nation dans le respect des droits individuels, quand la Suède est 4e, et tristement connue pour la proportion invraisemblable de noirs dans ses prisons. Il semble avoir été surpris que la Suède lui ait répondu que sa justice était indépendante et souveraine. Comprenne qui pourra.
S’il y a une justice immanente sur cette terre, elle pourrait bien être illustrée par la petite mésaventure qui lui est arrivée lors d’un récent meeting. Il a prononcé son discours devant le sceau présidentiel projeté sur un écran comme c’est l’usage. Sauf que le sceau différait légèrement de l’original, car l’aigle américain possédait deux têtes comme celui de la Russie, et tenait entre ses serres des clubs de golf en lieu et place des flèches du modèle original. Un fake, cher au cœur de Donald, réalisé par un graphiste opposé au président et utilisé par mégarde, ou par volonté de nuire, par l’équipe technique chargée de la logistique. Erreur ou malveillance, la tête d’un lampiste est tombée, mais le mal est fait. Les réseaux sociaux se sont fait un plaisir de diffuser la contrefaçon. Un peu de baume au cœur de l’opposition, interne comme externe.