Sale temps pour l’écologie !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 1 juillet 2019 10:24
- Écrit par Claude Séné
Alors que le gouvernement et le président de la République ont verdi leur discours, l’écologie n’a peut-être jamais été si mal en point en dépit des apparences et des votes aux élections européennes. L’ancien ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Nicolas Hulot, en est une illustration vivante. Depuis qu’il a démissionné spectaculairement il s’en était tenu à une certaine neutralité, comme s’il répugnait à tirer un trait sur l’échec de sa stratégie consistant à changer le système de l’intérieur au moyen de petits pas, de concessions minuscules, sans commune mesure avec les objectifs ambitieux affichés.
Cette fois, il se lâche, et critique tous azimuts une politique qu’il avait, sinon défendue, du moins évité de combattre frontalement. Et c’est son successeur, François de Rugy, qui a repris le rôle de l’écolo de service au gouvernement et qui joue la modération, d’aucuns diront l’abandon corps et biens de la transition écologique. Il y a de quoi être inquiet en effet, quand on observe le développement des traités commerciaux internationaux, avec le Canada ou les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay). La France en est réduite à se réjouir officiellement de ne pas enregistrer un recul sur les accords de la COP de Paris, et d’avoir arraché un statuquo sur les objectifs de limitation du réchauffement climatique, pourtant très insuffisants, en évitant la contamination de la défection américaine au sommet du G20 au Japon.
Alors qu’Emmanuel Macron se pose en défenseur de l’environnement dans les sommets internationaux, que fait-il concrètement dans son propre pays en faveur de l’écologie sinon énoncer de belles intentions non suivies d’effets ? La France est très loin de pouvoir remplir les objectifs de diminution des émissions nocives dans les délais prévus. Elle serait sans doute plus crédible et aurait un pouvoir d’entraînement bien supérieur si elle donnait elle-même l’exemple en se montrant vertueuse. Au lieu de quoi, et c’est tout un symbole, elle vient de réprimer avec brutalité une manifestation non violente de militants écologistes, qui occupaient pacifiquement un pont à Paris, et qui ont été délogés manu militari à coup de lacrymogènes à bout portant. Des violences policières qui ont conduit le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, échaudé par des précédents fâcheux, à demander une enquête. Son collègue, supposé défendre l’écologie, justifie l’action policière et annonce maladroitement que « le temps n’est plus aux manifestations » pour le climat. Sous-entendu, il faut des actes. Qu’attend-il pour faire quelque chose, à part pénaliser dans l’urgence les automobilistes qui n’ont pas les moyens d’avoir un véhicule propre ou l’opportunité d’aller au travail en vélo ?